AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yassleo


Surprenant, déroutant... pas une biographie, pas un essai, pas un roman.
Comment définir cet ouvrage? Une longue, longue réflexion de Simon Liberati sur quelques bribes de la fin de vie de Jayne Mansfield.

Mais trop longue la réflexion. Où veux-tu en venir Simon?
Et récompensé par le Prix Fémina de surcroît? C est à ce moment qu'il faut baisser la tête et être humble, faire confiance aux professionnels et admettre qu'il y a probablement un truc qui vous a échappé.
Car la lectrice amateure que je suis n'a vu qu'un style pompeux et insipide, une écriture grossière, embarrassée et un rien prétentieuse. Et les faits relatés semblent davantage voyeuristes et spécieux qu'apporter une réelle plus-value à ladite réflexion.
Mais prix Fémina. Donc je dois me tromper.

Liberati crie haut et fort être fasciné par Jayne Mansfield depuis toujours. Je le crois. Car écrire 200 pages sur un personnage qui vous indiffère me paraît hasardeux. Je le crois d'autant plus qu'il semble sérieusement documenté sur le sujet. Du moins en apparence, car difficile de discerner le réel de l'imaginaire: faute de témoins sur certaines scènes, les échanges sortis tout droit du cerveau liberatien semblent surjoués à la limite du grotesque.
Donc fasciné comment? Je pensais naïvement qu'il lui rendrait un bel hommage, redorerait une image ternie. Qu'on découvrirait autre chose que ce que l'on connaît déjà, à savoir une pin-up péroxydée embrigadée dans un american star system impitoyable et tragiquement disparue dans un spectaculaire accident de la route.
Mais raté. Rien de plus. Et elle est même plutôt taillée pour l'hiver là. Allez, même pour l'année va, ne soyons pas rat.

L'oeuvre rappelle en continu l'actrice ratée qu'était Jayne Mansfield, surfant de navets en navets vers une descente en enfers somme toute prévisible. Bouffés par l'alcool, le LSD et autres psychotropes, le corps et le cerveau ne suivent plus. On rajoute des amants à la pelle et pas un qui reste, une image de blondasse idiote et sans cervelle et le tour est joué. Mélange de Nabilla et Eve Angeli. En fin de carrière, la trentaine passée et cinq grossesses, le corps ne fait donc plus recette. Et le cerveau au QI pourtant phénoménal qui en ferait pâlir plus d'un n'a jamais intéressé personne de toute façon.

Simon Liberati dépeint donc une Jayne Mansfield proche d'un monstre de foire, arriviste, prête à n'importe quoi pour encore attirer l'attention, d'une immoralité sans borne et briseuse de couples, et aux accointances douteuses et satanistes. Fasciné qu'il est.

Ah si j'ai quand même appris un truc: l'actrice, Mariska Hargitay, de New York Police Judiciaire dans le rôle d'Olivia Benson est la fille de Jayne Mansfield, rescapée du fameux accident. Me coucherai moins bête.

En définitive, j'ai plus eu l'impression de lire du Voici longue version qu'un prix littéraire. Mais je dois me tromper.
Et finalement Jayne Mansfield m'inspire de la pitié et une terrible compassion à la lecture de ce torch.. euh de ce prix Fémina.
Probablement était-ce l'objectif? Auquel cas, bravo Simon.
Commenter  J’apprécie          390



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}