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Difficile de concilier l'appréciation d'un oeuvre et la réception d'un message philosophique et spirituelle que l'on rejette. On interagit avec les arts à la recherche de signes et de significations, mais nous ne sommes parfois pas disposés à la quête qu'ils nous proposent.

Récit d'un traumatisme familial encombrant le placard de la mémoire à grand renfort de tabou, un jeune rugbyman est frappé d'une forme de réminiscence omnisciente lors d'une Expérience de Mort Imminente. Il cherche d'abord à occulter cette aventure, soucieux de retrouver la normalité d'une existence rationnelle, et conditionné par son père, terrifié à l'idée que la vérité n'éclate au grand jour.
Le dessin est classique mais très efficace. On est sur un trait photoréaliste, très proche des visages et des corps, avec de belles fulgurances lors des visions surnaturelles du protagoniste. le traitement de la lumière est une véritable leçon de dessin tant l'éclat nous parait palpable, alors même qu'aucun artifice de texture ne vient renforcer le trait. Les bulles sont bien écrites, bien que parfois un peu trop verbeuses. Certaines d'entre elles sont inutiles, les mimiques des personnages en disent suffisamment, et leur présence donne une impression de grandiloquence. Dommage. Cela rompt le rythme, et dans une BD aussi épaisse, où tant de choses se passent, c'est indigeste. Ceci dit, le transition sur la couleur pour l'épilogue en Inde offre une respiration très pertinente, même si elle arrive peut-être un peu tard.

Pour en revenir à mon propos introductif, j'ai peiné à rentrer dans le récit et à l'apprécier. Je ne crois pas aux EMI, ni aux spiritualités en règle générale, et le propos sous-jacent de la BD est assez clairement en faveur d'une critique de la rationalité scientifique vers une plus grande ouverture d'esprit. Cela rend l'antagoniste principal, le père, totalement antipathique durant les neuf dixièmes de l'oeuvre. Cette figure d'homme de paille, couplée aux dialogues parfois pesants, donne une impression de mise en scène démagogue. En symétrie, le personnage de l'infirmière, un peu gratuitement sexualisée en prime, sonne également faux, avec une culminance de la facilité lors de son idylle avec le moniteur de parapente.

En bref, une lecture en demi-teinte, estomaqué par le dessin, irrégulièrement emporté par le récit, et très déçu par le traitement monovalent d'une question pourtant riche en ambigüités.
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Julien, un jeune rugbyman venu passer une sélection à Bordeaux et victime d'un accident sur le terrain. Inconscient, il va être transporté d'urgence dans l'hôpital où travaille son père chirurgien et vivre une EMI, une Expérience de Mort Imminente…

Un phénomène qui nous est parfois rapporté par ceux qui reviennent à la vie après un accident, une brutale perte de conscience : un tunnel, une lumière aveuglante, des êtres de lumière, parfois des proches disparus…

Cette expérience va bouleverser la vie de Julien et mettre en lumière un lourd secret de famille que ses parents lui ont toujours caché.
Son père va tout faire pour effacer les souvenirs de l'EMI et empêcher son fils de rejouer au rugby (une passion qu'il ne partage pas avec son fils…).

Médiumnité, EMI, secret de famille composent le paysage de cette bande dessinée puissante avec en toile de fond Bordeaux, Paris, une exposition de Jérôme Bosch - peintre néerlandais du XVe siècle - (ses toiles ressemblent étrangement aux descriptions relatées par les personnes victimes d'EMI) ou plus terre à terre, l'univers hospitalier.

Le trait d'Éric Liberge est très réaliste, incisif, vif, il aime jouer avec les mouvements de ses personnages (scènes de rugby… ). Ce roman graphique est sur le fil du fantastique, j'ai aimé me promener à Bordeaux, Paris et ailleurs… Il est à la fois très sombre et lumineux selon les moments.
Le scénario nous transporte littéralement !

L'EMI est un sujet vraiment très intéressant : elle est rapportée plus ou moins de la même façon que l'on soit en Inde, en France… ou même à d'autres époques, comme les peintures de Bosch semblent le suggérer.

C'est un très bel album, avec des tableaux hauts en couleurs en dernière partie d'ouvrage qui se disputent aux bulles en bichromie des premières pages…

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J'ai choisi cet album illustré pour son titre : le corps est un vêtement que l'on quitte. C'est très poétique et manifeste presque du sacré. Il y a deux parties inégales. La première en noir et blanc avec parfois du sépia puis la seconde en couleurs.
Première partie. Julien a quinze ans lorsqu'il se blesse gravement lors d'un match de rugby. Il est transporté en hélicoptère. Son coeur s'arrête pendant plusieurs minutes. Lorsqu'il revient à lui, il est changé. Il a fait l'expérience d'une EMI. Il a quitté son corps et a été aspiré dans un tunnel. Il a rencontré sa grand-mère et un garçon, Paul. Paul, nous l'apprendrons plus tard est le frère, diagnostiqué schizophrène, de son père. Ce père neurochirurgien refuse de reconnaître ce voyage et oblige son fils à subir des séances d'hypnose. Julien oublie peu à peu cette expérience et cet accident qui lui sont révélés des années plus tard par Sabine, une infirmière qui était à ses côté à ce moment-là. Cette révélation déclenche une explosion de colère contre son père mais aussi contre sa mère qui lui ont caché ce passé et l'existence de cet oncle malade et mort.
Seconde partie. Sabine, accompagné du père de Julien partent en Inde. L'Inde, où Julien s'est réfugié afin de poursuivre une quête. La quête de soi-même et du don qui lui a été octroyé lors de son périple dans l'au-delà. Julien peut communiquer avec les morts et les aider à passer de l'autre côté. C'est à Bénarès, auprès de sâdhus que Julien trouve l'apaisement.
Les couleurs ont leurs odeurs. le noir et blanc de la première partie sent la cendre alors que les couleurs chaudes de la deuxième partie répandent des parfums fleuris. J'ai accompli un beau voyage.
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J'aime ce dessin réaliste, en noir et blanc au service d' une histoire de famille obérée par un secret inavouable, partiellement éventé à la suite d'une expérience de mort imminente. L'entrevue de l'au-delà est bien documentée, le scénario bien construit et le passage à la couleur dans la dernière partie éclaire la fin d'un long voyage. Je ne connaissais pas Éric Liberge, dessinateur prolifique, très porté sur le surnaturel.
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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Une BD coup de coeur, une découverte qui restera gravée très longtemps dans mon esprit, une histoire qui illustre à la perfection l'arrivée de la spiritualité dans une vie avec tout les côtés moins féeriques que cela engendre, qui par la suite amène à une remise en question évidente. Un réel chef d'oeuvre que ce soit de narration et d'illustration amenant à un tsunami d'émotion. Si vous hésitez à le lire, ne vous poser plus aucune question peut importe votre lien à la spiritualité il sera vous toucher d'une certaine manière
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Une superbe BD, un travail graphique considérable et un scénario époustouflant qui tient debout. Maintenant les thèmes traités ne sont pas faciles, les E.M.I., la médiumnité, la psychose, les secrets de famille, les drames familiaux, les visions, la crémation… et j'en passe ! Enfin c'est un grand choc culturel surtout lorsqu'on arrive en Inde. A ce moment-là, les planches sont colorées pour signifier une forme de réconciliation de l'être. Bon, on sort carrément de la civilisation occidentale pour entrer dans la civilisation indo-bouddhiste. Pour apprécier cette BD, il faut renoncer à son esprit matérialiste et cartésien, mais cela ne se fait pas sans quelques frissons et haut-le-coeur ! A déconseiller aux âmes sensibles.
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Une bande dessinée très intéressante sur les expériences de mort imminente et les secrets de famille. Une fin belle et colorée (à la différence de la majorité de l'histoire) qui nous fait nous interroger sur la vie, la mort et surtout... la famille.
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