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Critique de de


« Occupy Wall Street rejette le fantasme qui prétend que ”ce qui est bon pour Wall Street est bon pour tout le monde” (”What is good for Wall Street is good for Main Street”) et revendique au contraire la séparation qui existe entre Wall Street et ”la rue”, une division qu'OWS désigne comme une injustice, un problème fondamental : le tort de l'inégalité, de l'exploitation, du vol. ”Nous sommes les 99%” met l'accent sur l'écart béant creusé entre la richesses des 1% du haut de l'échelle et nous autres, le reste. le slogan donne son caractère politique à une statistique qui exprime à quel point le capitalisme repose sur une inégalité fondamentale – ”nous” ne pourrons jamais tous faire partie du 1%. Ce faisant, le slogan affirme l'existence d'une collectivité. Il n'unifie pas cette collectivité sous la bannière d'une identité – race ou origine ethnique, religion, nationalité – , mais bien au contraire il établit la collectivité, le ”nous” d'une population divisée en expropriateurs et expropriés »

Je ne sais si ce recueil de textes est représentatif des débats et commentaires des indignés états-uniens. Il est néanmoins intéressant à plus d'un titre : récits, témoignages, interrogations, « le mouvement s'est rapproché de ce que j'aimerais qu'il soit, un mouvement qui tient compte des inégalités historiques et de celles d'aujourd'hui, des oppressions, des racismes et des relations de pouvoir, un mouvement qui ne se contente pas de renforcer le privilège, mais y fait face, avec courage », recherches, etc… « Il n'y a pas de mal à être indécis. Il n'y a pas de mal à vouloir quelque chose mais à ne pas savoir comment l'obtenir, ni même ce que c'est exactement. »

Débats autour du consensus, des discriminations, des privilèges « Et laissez-moi vous dire ce que ça fait d'expliquer la notion de privilège à un Blanc », des oppressions, de la violence, de la « tolérance généralisée de la violence sexuelle envers les femmes », de l'occupation « La forme même de l'occupation descend en grande part, malgré ou peut-être à cause de la mémoire défaillante de la gauche, de la technique de la ”grève assise” ».

Si la structuration du monde est plus complexe que le slogan « we are 99% », il n'en reste pas moins qu'il existe une profonde division entre eux (1%) et nous (99%).

Le mouvement des indignés aux États-Unis, en Grèce en Espagne, en Égypte, etc., repose à la fois sur un rejet du « système » tel qu'il est perçu, une volonté de se réapproprier des choix collectifs, l'impuissance ressentie des « forces de changement » plus traditionnelles. Il manifeste les espoirs et les limites de protestations tournées vers un futur moins confisqué par une pointe de possédants (1%). Il participe indéniablement d'une force politique en émergence.

Je signale le beau texte de Slavoj Zizek « Ne tombez pas amoureux de vous-mêmes », dont une autre version (un autre texte?) avait été publiée dans Variations sous le titre « Encre rouge ».
Pour terminer, un paragraphe de Judith Butler « Si l'espoir est une exigence impossible, oui, nous demandons l'impossible. Si le droit d'avoir le vivre, le couvert et un emploi sont des exigences impossibles, oui, nous voulons l'impossible. S'il est impossible d'exiger que ceux qui ont bénéficié de la crise redistribuent leur richesses et qu'ils arrêtent d'être aussi cupides, alors oui, nous exigeons l'impossible. »
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