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Critique de clo73


clo73
19 février 2020
Un roman qui m'a beaucoup plu !

Le titre du roman est déjà une belle promesse de lecture, bravo pour ce choix judicieux.

L' effet maternel : C'est une définition scientifique. Pour faire simple, c'est la transmission entre une mère et son enfant de certaines données.

Et lorsque la maman est une mère toxique ou déviante, l'enfant aura une vision du monde altérée par ces comportements inadaptés et maltraitants.

Dans ce roman autobiographique,Virginie Linhart nous raconte son enfance jusqu'à l'age adulte élevée par une mère toxique.
L'auteure revient sur ses relations difficiles avec sa mère et ses dérives qu'elle a subi pendant toutes ses années.

Elle nous parle de la transmission, de relations mère-fille, de maternité, du poids des origines, à une époque marquante de l'Histoire : Mai 68 et les années qui suivirent.
Elle nous donne une vision édifiante de cette période des années 70 avec ses changements, ses mérites mais aussi les abus que cela a pu aussi amener par la suite.

« Des mères très belles et très folles qui font beaucoup souffrir leur fille. Des mères qui veulent tout. Parce que c'est leur moment et qu'elles n'en peuvent plus d'attendre. Parce qu'elles ont vu leur propre mère se soumettre au patriarcat et que reproduire ce schéma est insupportable. Parce que le temps de la révolution sexuelle et de la libération de la femme est arrivé, mais aussi celui de l'ambition et de la réussite professionnelle. Petites, elles ont été élevées dans un carcan insupportable ; on leur demandait d'être gentilles, mignonnes, polies ; on leur répétait de se taire aussi. »

« Quand arrivent les années 1970 et leurs promesses de liberté, elles s'y engouffrent avec l'énergie du désespoir. Elles ne supportent plus d'être enfermées dans une structure oppressive, qu'il s'agisse du mariage, de la famille ou de la maternité. Et quand on mesure ce qu'est la place de la femme dans la société française avant le séisme de 68, il est impossible de ne pas adhérer à cette impérieuse nécessité de renverser l'ordre établi, de jeter à bas réflexes et mécanismes qui permettaient, jusqu'alors et dans la satisfaction générale, leur asservissement. » p 200.201

L'auteure nous confie aussi le parcours de son père, un homme politique et écrivain qui basculera dans la maladie.

J'ai beaucoup apprécié sa manière de se dévoiler avec honnêteté, réalisme et justesse.

C'est écrit sans détour et avec beaucoup de sincérité. Il y a une pudeur qui m'a beaucoup touchée dans ses mots.
L'auteure ne fait pas le procès de sa famille, elle explique avec authenticité, les faits et son ressenti sur ce qu'elle a vécu.

C'est toute la question de la transmission qui est mise en avant dans ce texte.
L'incidence que cela peut avoir sur la construction d'une personne et sur l'adulte qu'il deviendra.

Ce récit que nous confie Virginie Linhart m'a passionnée du début jusqu'à la fin.

Je recommande vivement cette lecture.

Un roman à découvrir de la rentrée littéraire.
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