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Critique de ManouB


Le 27 mai 1972, l'auteur est arrêté pour des raisons politiques qu'il ne nous précisera pas et il est emprisonné dans les prisons d'Uruguay, alors qu'il n'a que 23 ans. le 14 mai 1985, à la fin de la dictature, il montera enfin dans le "fourgon des fous" qui l'amène vers la liberté.
C'est seulement longtemps après sa libération, lorsqu'il va au cimetière chercher les cendres de ses parents morts pendant sa détention, qu'il laisse ses souvenir "d'avant" affluer...
Il ne se contente pas de raconter le détail des tortures subies lors de son emprisonnement apparemment injustifié.
Il s'interroge sur la nature humaine, sur la rupture qui s'opère entre l'esprit et le corps dans ces circonstances extrêmes et qui aide à survivre aux menaces et aux humiliations des geôliers.
Il s'interroge sur les relations particulières entre le prisonnier et son tortionnaire en cherchant à se mettre à la place des bourreaux.
Il a attendu des années après ce jour où il a été emmené dans « le fourgon des fous » vers la liberté tant attendue mais si redoutée, avant de trouver les mots justes pour raconter.
A aucun moment il ne parle de haine.
Au seuil de l'âge mûr, il trouve encore les mots justes pour remercier ce corps qui va lui permettre, lors de sa mort, de regarder en face avec dignité ses parents enfin retrouvés, souhait qu'il avait émis sous la torture.

Pas de mots pour décrire ce récit autobiographique dépouillé, à lire et à faire lire de toute urgence malgré des passages très durs à la limite du supportable...

Comment est-ce possible de parler avec autant de pudeur, de sérénité et de dignité de la torture ? Comment peut-on vivre sans jamais condamner ses bourreaux ?
Pour ne pas oublier...

Un livre qui moi, m'a bouleversée...

L'auteur est considéré aujourd'hui comme le plus grand écrivain uruguayen actuel.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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