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Critique de Noiredencre


Il s'agit du premier roman de cet auteur, lu dans le cadre d'une Masse Critique. Gros ouvrage de 558 pages à la couverture souple d'un jaune éclatant, mais léger et très agréable à tenir en mains. La 4e de couverture en fournit un bon résumé.

Atticus Lish a-t-il voulu créer chez son lecteur un état d'esprit et un malaise proche de celui de ses personnages? Dès les premières lignes et tout au long de ma lecture, j'ai été gênée par le style qui privilégie l'usage des pronoms personnels: cela crée une confusion et oblige à une forte concentration pour ne pas se tromper de sujet, car en plus l'auteur cite beaucoup, parle de différentes personnes à la fois ainsi que d'objets. Est-ce un problème de traduction? En anglais il est en effet plus aisé de distinguer les pronoms «he» et «it» par rapport au «il» français.
La mise en page m'a également gênée avec l'absence de la ponctuation spécifique aux dialogues. On ne sait jamais qui parle, si on repasse à la narration ou si on reste sur un dialogue. Cela manque de clarté à mon goût et a fortement ralenti ma lecture.
Cela étant dit le style, qui me paraît chaotique, peut refléter la vie et les pensées des personnages qui se posent mille questions, sont sans cesse sur le qui-vive sans trop savoir ce en quoi demain sera fait et, pour certains, entendent constamment une multitude de langues diverses sans les maîtriser.

Justement les personnages. Ils sont plutôt bien campés et définissables aisément. J'aime beaucoup Zou Lei et sa volonté tenace, qui reste le plus positive possible et en devient lumineuse. Quant à Brad Skinner, personnage sombre s'il en est, est attendrissant par sa faiblesse et ses douleurs. On prend assez vite leur parti et leur rencontre semble bienheureuse. A deux ils seront peut-être plus forts, plus résistants face à l'adversité?
La ville elle-même, avec la description grouillante de nombreux habitants, devient personnage à part entière. L'auteur ne perd pas une occasion de décrire les rues, les marchés, la foule, les individus que l'on croise sur le trottoir ou dans le métro… quitte à décrire de façon détaillée des scènes qui n'ont rien à voir avec l'intrigue et la vie de nos personnages, comme un aparté.
Le destin de ses hommes et femmes est touchant, parfois bouleversant. Ce roman soulève des questions, certaines pages révoltent. Toutefois l'auteur nous en offre des portraits précis sans vraiment dénoncer directement, davantage dans un soucis de réalisme, laissant le lecteur se faire son propre jugement.

Assez rapidement on sent la tension monter et on comprend qu'un drame couve et que la fin sera tragique. Il ne peut pas en être autrement. L'auteur a su amener peu à peu le lecteur vers cette fin, en délicatesse, malgré la violence vécue par les personnages.

Un roman fort, percutant, qui ne peut certainement pas laisser indifférent.

Merci aux éditions Buchet-Chastel pour leur envoi et à Babelio pour la participation.

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