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Maxime de Lisle est militant écologiste. À ce titre il a participé à plusieurs opérations avec Sea Shepherd. C'est là que se trouve la trame de « Pillages », une BD Docu-fiction qui nous parle du pillage des ressources des mers africaines par la pêche illégale, par la surpêche, par les dérives d'un système économique non maîtrisé.

Je découvre avec stupéfaction (et horreur) le nombre de chalutiers chinois et européens qui chaque jour vident les mers des côtes africaines de leurs poissons : 17.000. Que certaines zones soient protégées ne leur pose pas de cas de conscience. Une pêche souvent illégale, faite de braconnage, de non-respect des règles de base. Qu'importe que certains poissons soient si jeunes qu'ils n'aient pas eu le temps de se reproduire, qu'importe que cette razzia se fasse au détriment des petits pêcheurs locaux, obligés de s'éloigner de plus en plus des côtes pour trouver un peu de nourriture, au risque de rencontrer ces monstrueux bateaux-usines.

Les gouvernements sont impuissants à faire respecter les lois. La corruption est partout. Les ONG font leur part, sans se leurrer sur les effets d'échelle de leur action. Faut-il pour autant rester les bras croisés ?

Et tout ça pour nourrir la demande en poisson des Européens, parmi lesquels, nous Français, figurons dans le peloton de tête.

Au travers du destin de quelques activistes sur un bateau d'une ONG qui ressemble beaucoup à Sea Shepperd, et de celui de Marius, jeune père de famille et petit pêcheur africain contraint de quitter sa famille pour l'Europe, c'est ce que démontre cette BD dans cette fiction qui essaie de montrer tous les aspects (désastre écologique, non-sens économique, immigration, insécurité, pêcheurs transformés en esclaves, etc). Quelques planches didactiques viennent appuyer la démonstration.

Le dessin de Renan Coquin est captivant. Les couleurs sont vives ou douces, chaudes ou froides. Associées aux planches didactiques elles permettent la fluidité de la lecture.

Une BD à mettre en toutes les mains. Parce que nous avons tous un rôle à jouer !

Merci aux Éditions Delcourt et à NetGalley pour cette lecture très instructive.
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Désiré vend les licences de pêche aux industriels,  Marius est pêcheur en pirogue, Grace, Daria et Selim font partie de l'équipage de "L'aboyeur" un navire de l'ONG Ocean Defender... tous font un constat alarmant sur l'état des mers du continent africain. Mais que peuvent-ils contre les 17000 chalutiers qui les ratissent pour remplir les assiettes occidentales ou asiatiques ?
Maxime de Lisle a passé un an en mer, en tant que commandant en second sur les navires de Sea Shepherd, pour lutter contre la pêche illégale en Afrique. Dans "Pillages", il mêle fiction et documentaire pour nous faire comprendre la situation catastrophique des mers africaines et les conséquences sur les populations locales mais pas seulement. 
Les personnages se succèdent dans des courtes histoires entrecoupées par des pages documentaires instructives. Après "Le sourire d'Auschwitz", Renan Coquin livre ici de belles aquarelles qui mettent en avant la mer ainsi que les femmes et les hommes qui sont, pour différentes raisons, au centre du récit.
Comment sortir de cette lecture sans être convaincu qu'avec des océans malades, nous n'aurons pas d'humanité en bonne santé ? Que la pêche illégale provoque misère, piraterie, migration et extinction de certaines espèces ? Pillages éclaire et explique, une BD intelligente comme on les aime, pour tous publics !
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Merci aux éditions Delcourt de m'avoir permis de découvrir ce livre, via netgalley.

Un livre qui oscille entre didactique (avec des double pages qui pourraient sortir directement d'un documentaire) et fiction (avec un pays du Golfe de Guinée non identifié, un bateau qui ressemble à un de ceux de Sea Sheperd mais qui est ici rebaptisé et appartient à une ONG fictive, les Ocean Defenders, un personnage qui incarne les victimes, et a une trajectoire qui nous permet de voir différentes facettes du problème, c'est Marius). Ce n'est pas toujours un mélange des genres que j'affectionne beaucoup, parce que l'on n'a pas la richesse d'un véritable documentaire et que l'on a une histoire guidée par un souci didactique plutôt que par un intérêt pour la trame ou pour les personnages. Il m'a donc fallu accepter les défauts inhérents à ce format, et une fois fait, je me dis que le scénariste s'en sort plutôt pas trop mal : le livre donne beaucoup d'éléments intéressants (j'ai appris que la France était un très gros consommateur de poisson, avec 35 kg par habitant et par an, je ne l'aurais pas cru !) et le partage d'une campagne de surveillance à hauteur d'équipage est bien rendue (j'ai eu un peu plus de mal avec le personnage de Marius, un peu trop téléguidé et improbable).
Le livre décrit bien le problème, sa complexité (et cela je l'ai apprécié), il ne cache pas non plus le fait que ce que peut faire une ONG comme Ocean Defenders (Sea Sheperd dans la vraie vie) est une goutte d'eau dans l'océan, c'est bien le cas de le dire, que ce qu'il faut, c'est bien un changement systémique. Et sans donner de leçons ou dicter de comportement, il tente de nous faire réfléchir à nos propres comportements et comment, même si nous ne nous engageons pas pour une campagne de surveillance, nous pouvons peut-être penser à nos actes individuels, pour nous aussi ajouter notre goutte d'eau à l'océan, pour qu'il retrouve le goût de la mer, plutôt que celui des larmes.

Oh, et un mot quand même des dessins, puisqu'il s'agit tout de même d'une oeuvre graphique. Je m'excuse auprès du dessinateur que cette mention arrive si tard dans ma note de lecture, parce que c'est son dessin sur la couverture qui m'a d'abord attirée vers ce livre, et pendant toute ma lecture, j'ai passé du temps à juste profiter des dessins. le découpage varie, souvent un trois ou quatre bandes par page très dynamique, mais avec parfois des dessins en pleine page comme des respirations dans l'histoire. Les cadrages alternent, entre plans très rapprochés et vues d'ensemble, entre attention au détail et contemplation des paysages. Et les couleurs, le plus souvent très vives donnent de l'énergie au livre. Les bleus intenses de la mer, bien sûr les rouges du sang des animaux, c'est à la fois le massacre et la vie. le travail du dessinateur fait beaucoup pour le succès de cette bd. Il lui donne son relief et sa profondeur, il accompagne et souligne le propos, et il donne lieu à de très belles planches dans lesquelles on aimerait se promener, rêvant d'un monde plus idéal que le nôtre.
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Un livre à lire!
Que ce passe-t-il dans nos océan?
Mais surtout, quel est le coût biologique de notre (sur)consommation de poisson?
Je dois avouer que même si je me doutais de ce qui s'y passe, je ne pensais jamais que c'était d'une telle envergure.
J'ai eu un peu de mal avec les dessins des visages que je n'ai pas trouvé très jolis, mais ce n'est clairement pas ce qui est le plus important dans ce livre.
Le reste des dessins est vraiment parlant. Il y a même quelques planches qui sont sans texte, et franchement, il n'y a pas toujours besoin de texte pour comprendre un message.
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Un grand merci à Masse Critique et aux Editions Delcourt pour cet album.
C'est un album à la fois écologique et militant, on y trouve tous les problèmes rattachés à la pêche : pêche excessive, pêche dans des zones interdites etc...
Ce livre graphique n'est pas vraiment une découverte malheureusement, mais nous montre à quel point les choses ne changent pas voire s'aggravent...
Cette BD nous amène à une réflexion sur notre société actuelle et j'espère pourra faire évoluer les esprits car nous avons tous un rôle à jouer même à notre niveau.
On ne peut qu'être reconnaissant envers les personnes s'engageant dans des associations et qui vont lutter parfois au risque de leur vie pour sauver "la planète" en l'occurrence les océans.
Un très beau roman graphique à lire et à regarder.
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Un politicien corrompu presque contre son grès, un pêcheur sans le sous qui voit ses filets remonter de plus en plus vides (ou de moins en moins pleins), des activistes qui agissent depuis le pont d'un bateau et des situations qui sont rarement aussi simples qu'elles le paraissent au premier abord.

L'aboyeur, le navire sur lequel se passe une bonne partie du récit, est directement inspiré du Bob Barker, un véritable (ex)bateau de la flotte de Sea Shepherd. Ce qui n'a rien d'un hasard (sans blague) puisque Maxime de Lisle, le scénariste, à lui-même passé de nombreux mois en mer pour l'association.

Cette BD met en lumière des problèmes qui ne font pas partie des premiers auxquels je pense quand on me parle de surpêche. Car, en effet, il n'y a pas que les animaux marins qui souffrent de ça, mais bien aussi des populations des côtes (de l'Afrique, en l'occurrence, mais pas que).

Comment un pêcheur « artisanal » peut-il se retrouver enrôlé sur un chalutier ? Comment font les industriels pour obtenir des permis qui devraient leur être refusé ? Qu'est-ce qui pousse les capitaines de ses monstres des mers à braconner et à ne jamais respecter les quotas ?

Là où je m'attendais à un livre qui ferait la part belle aux victimes animales, j'ai trouvé un livre profondément humaniste. Ce qui est un bon point, car moins on oubliera de monde sur le bord de la route, plus on aura de chance d'avancer avec un maximum de cartes en mains. Néanmoins, je l'avoue, je me désole que l'un des aspects du problème n'ait été que très peu été abordé dans la BD. Celui qui pourtant me parait essentiel, puisqu'il concerne les principaux impactés : la vie des animaux.

On nous parle des requins tués en masse, et même des baleines ou des oiseaux, mais pas une seule fois il n'est fait mention des poissons eux mêmes. Or, elles sont bien là les principales victimes de la (sur)pêche.
On parle même d'elles en tonnes sans jamais donner le nombre d'individus. Peut-être parce que le nombre serait si absurde de gigantisme qu'il n'éveillerait au fond pas grand-chose en nous. Un chiffre dont on n'est pas sûr, parce que personne ne s'est jamais amusé à compter, mais que l'on évalue entre 1 et 3 milliards par an.

Entre 1 et 3 milliards. Ça fait beaucoup, on dirait, mais beaucoup comment ? Quelle différence entre un million et un milliard de morts, d'ailleurs ? Ce sont tous deux des chiffres énormes, trop gros pour être bien assimilés par un cerveau humain (le mien autant que le vôtre, hein, je ne me retire pas de l'équation, loin de là.)
Sauf que la différence, elle est là : un million de secondes équivaut à 11 jours et demi, là où un milliard correspond presque à 32 ans.

Ça fait beaucoup de sang sur les mains, plus encore dans l'océan.

Mais, comme je le disais, ce n'est pas tellement de ça que parle de livre. Parce qu'en plus de vider les océans de ses poissons à une vitesse absurdement affolante, la surpêche est aussi responsable d'autres problèmes majeurs. Des écosystèmes bousillés, des populations de requins, de mammifères marins et d'oiseaux en danger, la structure océanique qui s'effondre, des prises accessoires qui représentent jusqu'à 25 % des animaux pêchés (des animaux non ciblés qui sont rejetés, morts, à la mer, ce qui entraîne encore d'autres problèmes, vous imaginez bien). Plus surprenant, elle favorise aussi l'immigration et la piraterie (faudra penser à prévenir certains partis politique...)

Entre chaque chapitre une double page explicative en mode documentaire nous donne de multiples informations sur tous ces sujets, ce qui rajoute incontestablement un plus à l'histoire.

Au niveau graphique, j'ai parfois, surtout au début de l'album, eu un peu de mal avec les dessins des visages, qui m'ont semblé un peu grossiers et hésitants. Mais assez rapidement l'auteur parvient à les apprivoiser et ils ne détonnent alors plus autant sur les magnifiques paysages (À l'aquarelle ? À l'encre ? J'ai un doute). D'ailleurs, plusieurs planches, en particulier celles de nuit, sont fantastiques.

En définitive, une lecture utile qui est parvenue à m'apprendre de nombreuses choses bien que j'ai déjà pas mal lu sur le sujet, et une BD à mettre entre toutes les mains, bien que ce soit ceux qui auraient le plus besoin de la lire qui risquent de s'en désintéresser.
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Pillages
Le titre donne le ton! Court et percutant!
La couverture aussi ! On voit un océan d'un joli bleu , avec des bateaux de pêche...mais là où le filet est remonté l'eau se teinte de rouge…
D'ailleurs les couleurs des pages en aquarelles sont vraiment jolies!
La BD aborde un sujet , celui des chalutiers près de l'Afrique . On rencontre les pêcheurs locaux , les autorités locales , les ONG qui luttent contre l'illégalité…
Et on peut voir que tout est lié malheureusement , surpêche , dérèglement climatique , pauvreté , migration…même si je m'y attendais c'est toujours pire qu'on ne le croit!!



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