Jusqu'à hier soir, je n'avais encore jamais lu
Clarice Lispector. Elle m'intriguait, mais elle m'intimidait. J'avais peur de me retrouver face à une prose abstraite et peu accessible. J'ai sauté le pas avec
Bonheur clandestin, une nouveauté chez le Livre de Poche, mais, à l'exception d'une nouvelle inédite, le recueil reprend une douzaine de textes de la découverte du monde, une anthologie de
chroniques parues dans le Jornal do Brasil entre 1967 et 1973.
Mon appréhension s'est dissipée dès les premières pages. L'écriture de
Lispector est magnifique et très évocatrice. Les sensations sont palpables. Par exemple, à la lecture de la nouvelle Les eaux du monde, on ressent littéralement la force des vagues sur notre corps, comme sur celui de la protagoniste. J'ai également beaucoup aimé les histoires inspirées de l'enfance de l'autrice, comme celle de la petite fille amoureuse d'une poule ou celle de la chapardeuse de roses. Ma propre nostalgie de l'enfance a spontanément refait surface (j'ai eu des poules moi aussi !). Ce court recueil s'avère une excellente entrée en matière et il m'a donné très envie de poursuivre mon exploration de l'oeuvre de
Lispector.
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