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Critique de Brooklyn_by_the_sea


Ce n'est qu'une fois ce roman refermé que j'ai découvert que son auteur, Lluis Llach, ancien chanteur engagé, est un indépendantiste catalan pur et dur. Si je l'avais su, je n'aurais peut-être pas lu ce livre -et qu'est-ce que j'aurais raté !
J'ai été emportée par l'histoire de la Barceloneta des années 20 et 30, ce petit bout alors misérable de la capitale catalane, racontée par un vieux Monsieur aux yeux fardés de bleu. Interviewé par un réalisateur, il fait revivre ce quartier ouvrier et pauvre où il a grandi, avec ses 3 meilleurs amis, parmi les adultes qui parlaient de lutte politique et syndicale, dans une Espagne où la monarchie basculait alors dans une fragile République. Evidemment, leur jeune existence est percutée par la Guerre Civile qui éclate en 1936, puis par la dictature franquiste qui s'abat sur le pays.
Mais c'est aussi l'histoire d'une passion amoureuse...
J'ai adoré ce roman, écrit avec le coeur (et avec talent). Je l'ai dévoré. J'ai été touchée par la beauté du rêve républicain : "C'était une époque où on croyait encore à l'être humain comme à une entité unique, qui méritait d'avoir une chance face à son destin et qui était doté d'une générosité magnifique. Vous imaginez ça, au début du XXIème siècle ? Pas moi." J'ai été émue par la beauté du rêve libertaire : [décrivant le départ de la colonne Durruti pour L Aragon] "Et plusieurs mètres derrière, un autre autobus reconverti en bibliothèque roulante, afin que les citoyens en lutte puissent lire au front. Vous imaginez ça, vous ?"
Bien sûr, c'est une histoire dramatique qui nous est racontée, où les personnages hurlent de terreur en se jetant sous une table quand les bombes se mettent à tomber dans le quartier ; nul héroïsme de pacotille dans ce roman : la guerre est sale, elle tue, elle rend les femmes folles et fait pleurer les hommes. Et pourtant, il faut continuer à vivre -et à aimer et désirer.
Llach recrée bien (me semble-t'il) l'ambiance qui régnait dans les milieux républicains, entre espoir et fatalisme. C'est extrêmement fort, et pourtant c'est chaud et tendre comme les souvenirs. Une vraie merveille.
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