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Critique de brigittelascombe


"Je suis un homme qui revient pour retrouver la mémoire".
Le narrateur, écrivain connu dans le présent,se penche sur les traces de son passé suite à la mort de son oncle (qui l'a recueilli adolescent orphelin) dont il est le légataire universel.
Les souvenirs, tels des insectes emprisonnés dans leur gangue précieuse d'ambre se nomment-ils ingratitude ou affection? Rejet ou admiration? Doit-on toujours juger ou renier ses proches pour grandir et devenir ce que l'on est? Doit-on tout repousser en bloc ou peut-on conserver le meilleur? Ne puise-t-on pas dans son enfance la richesse de sa personnalité future? Et bien sûr des réflexions sur l'écrivain et l'écriture!
Voici les thèmes abordés dans La ville d'ambre par José Carlos Llop (auteur contemporain de talent né à Palma de Majorque récompensé en 1999 par le prix des Meilleures nouvelles).
La ville d'ambre: un livre qui s'ouvre sur les lieux par une "distorsion nerveuse des images" semblable à L'exposition d'estampes d'Escher, qui part d'un bateau dans un port aux fumées nauséabondes, introduit un personnage dans une galerie de peinture,tord les murs comme les rails vertigineux d'un grand huit, pose un personnage plus vieux en bout de couloir (de vie) et appose sa signature dans un vide central.
Pourquoi cette comparaison?
Le port aux odeurs frelaté est celui de l'oncle, Nicolas Bemberg, photographe-voyeur de renom, "alligator fumant le cigare", des bagues plein les doigts, original, persifleur aux remarques assassines,grand voyageur rapportant maintes choses "des confins du globe terrestre",esthète fortuné collectionneur de tableaux,de photos et objets d'art dans son "salon des nymphes" rococo, dandy entouré d'une bande bizzaroïde(une mystérieuse maîtresse au turban suivie d'un serviteur chinois, un modèle exhibitionniste, des libraires aux malles remplies de livres, un faux comte polonais, un homme à femmes au fort accent uruguayen....).
Vertige de vie avide d'art dont "le train s'est arrêté à Hendaye entouré d'uniformes".Les fortunes se font et se défont. Bien mal acquis ne profite jamais surtout sur le dos des Juifs lors de l'autodafé!
Les salauds sont-ils salauds en toutes circonstances?
Emilia, la jolie servante, dont la "poitrine sentait l'eau de Cologne et l'huile d'olive",qui aimait feuilleter sur des magazines"la vie dans le grand monde", qui a aimé le narrateur et l'a initié au plaisir, Emilia, avec son franc parler va lui donner une leçon... de vie!
Un roman nostalgique et fort, dont la galerie de mystérieux portraits désopilants ne fait qu'accentuer le registre émotionnel.
La ville d'ambre avait été sélectionné pour le prix des Lecteurs varois 2012 qui sera décerné à Toulon lors de la fête du livre du Var,les 18,19 et 20 novembre prochains, mais José Carlos Llop ne pouvant se déplacer,il a été retiré des quatre nominés.Dommage!
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