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Critique de alouett


Après la disparition de ses parents et de son frère dans un accident d'avion, Julie se retrouve seule. Tout juste majeure, la jeune norvégienne va devoir s'assumer et prendre la responsabilité de certaines décisions qu'elle n'avait jamais eu à prendre jusqu'alors. Tout aurait été plus simple si elle n'avait reçu cet ultime texto de son père. Ce dernier, juste avant le crash, a trouvé le moyen de lui transmettre « on va s'écraser. Je t'aime. Fais ce que tu veux ».

Julie tente un temps de garder le cap : aller en cours, fréquenter ses amis, suivre sa thérapie avec le « Docteur Dingo » comme elle se plaît à le surnommer, veiller à ce que les derniers travaux de rénovations de la luxueuse demeure familiale correspondent à ce que sa mère voulait… Mais l'envie d'en finir est plus forte que tout. Julie serait prête à n'importe quoi pour parvenir à ses fins. Après une première tentative de suicide qui la couvre de honte par le seul fait d'avoir échoué, Julie prend la poudre d'escampette et parcourt le monde au gré des opportunités.

Le lecteur côtoie ici une jeune femme qui tente de faire face au raz-de-marée qui tente de la submerger. Avec aisance, elle se lance dans la rédaction d'un journal intime. de jour en jour, le carnet va accueillir ses mots, ses humeurs… et à mesure que nous tournons les pages, nous pouvons constater que le narrateur investit réellement ce dialogue intérieur. A mesure que le temps passe, les propos quotidiens sont de plus en plus abondants. le style « journal intime » permet à Erlend Loe de faire vivre son personnage avec la force des émotions. Sans crainte du regard des autres, elle livre donc ses pensées les plus intimes sans aucune retenue et sans aucun tabou. Très critique sur elle-même et sur ce qu'elle peut entreprendre, Muléum permet également de suivre une jeune femme qui conserve toute sa lucidité malgré les idées suicidaires qu'elle développe.

Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, le personnage choisit littéralement de fuir la dépression en sautant d'un avion à l'autre. Ses escapades la conduiront en Europe de l'Est, en Asie, en Afrique… Au point qu'il devient nécessaire de se demander, passé la moitié de l'ouvrage, si elle court après la mort ou si elle fuit toute vie qui – en apparence – pourrait être « normale ». Après le drame qui l'a privée de toute sa famille, n'y a-t-il pas une culpabilité de vivre qui peut sembler intolérable ?

Erlend Loe tourne donc autour de ces questions avec beaucoup d'humour. Son personnage, parti en quête d'identité, accueille chaque nouvelle situation avec un sang-froid redoutable, ce qui donne lieu à des scènes assez drôles.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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