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Critique de Sabrina_Chchch


Henri Loevenbruck, l'auteur à la plume caméléon !
C'est le second roman de cet auteur que je lis, après Nous rêvions juste de liberté, et quelle ne fut pas ma surprise, après l'écriture parlée, brute, directe de ce dernier, de découvrir un vocabulaire daté, l'usage de l'imparfait du subjonctif et de mots comme "adoncques" ou "icelle"! L'auteur est totalement parvenu à transformer sa plume pour nous faire voyager au XIVe siècle, c'est une réussite !

XIVe siècle, car en effet, cette histoire commence en l'an 1313, dans l'apothicairerie d'Andreas Saint Loup. Orphelin, recueilli par l'abbé Boucel, notre apothicaire s'est construit dans la croyance de la science et le rejet de toute forme de religion ou de mysticisme. Ainsi donc, quand un matin en se levant, il découvre dans sa maison l'existence d'une pièce qu'il avait complètement oubliée, de même que ses valets, Andreas cherche une explication dans la science.
Quand ce même jour, il redécouvre un tableau qui le représente à côté... Eh bien à côté de personne ! Comme si la toile avait un jour représenté deux personnes, dont une se serait effacée. Là encore, Andreas en appelle à la science.

Ces mystères attisant fortement sa curiosité, il entame sans le savoir une quête initiatique qui l'emmènera sur le chemin de Compostelle. Dans cette quête, il sera accompagné de Robin, son apprenti, rouquin brave et dévoué, et de Magdala, son amie sincère, péripatéticienne de son état. Ils seront rejoints en chemin par Aalis, une biterroise au passé compliqué.

Pour ajouter au mystère et donner des rebondissements à cette aventure, nombreux sont ceux qui semblent vouloir voir échouer notre apothicaire dans cette quête, que ce soient des membres de l'entourage du roi Philippe IV le Bel ou encore deux mystérieux cavaliers noirs...

Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup apprécié ce roman, qualifié de polar ésotérique. Les personnages sont attachants. Notre apothicaire grognon et sceptique fait montre d'un humour grinçant fort appréciable-surtout quand il s'agit de prouver leurs incohérences à quelques religieux- et d'une grande humanité, qu'il tente de camoufler derrière ses réprimandes parfois fleuries.
L'auteur nous apporte quelques réflexions bien senties sur l'amour, les livres, l'intolérance, la religion, la science... Qui résonnent autant au XXIe siècle qu'au XIVe. le positionnement historique est également très intéressant.
Et surtout, Loevenbruck s'adresse à son lecteur, comme une sorte de conteur qui lui ferait face. Cela créé une proximité et même, presque, une connivence.

Bref, un tout autre univers que Nous rêvions juste de liberté, peut être moins percutant dans son style, mais une réussite néanmoins dans son genre.
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