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Critique de boudicca


Partants pour une incursion dans la campagne québécoise des années 1920 ? Alors ruez-vous sans plus tarder sur « Magasin général », une série de bandes dessinées en neuf tomes signée Régis Loisel et Jean-Louis Tripp. On avait assisté dans le tome précédent à l'arrivée de Serge, bel étranger aux manières raffinées et à la générosité sans borne, qui avait permis au village de Notre-Dame-des-lacs de retrouver la joie de vivre et de goûter à de nouveaux bonheurs, à commencer par celui de la bonne cuisine, de celle que l'on trouve dans les restaurants parisiens de l'époque. Marie, propriétaire du seul magasin à des kilomètres à la ronde, se prend même à rêver à une nouvelle vie, peut-être moins solitaire qu'elle ne l'avait craint depuis la mort de son mari... Mais les choses se gâtent dès le début de ce troisième opus avec le retour des hommes après leur hiver passé à travailler dans les camps forestiers afin de ramener de quoi subvenir aux besoins de leur famille. Et voilà que dès leur arrivée, tout le monde ne parle que de ce Serge si élégant, si bon cuisinier et si gentil et si ceci et si cela... Une popularité qui ne va pas tarder à faire des jaloux et qui va mettre toute la communauté villageoise en émoi : c'est bien simple, il y a désormais d'un côté les hommes et de l'autre les femmes, bien décidées à ne pas céder et à apprendre à enfin dire non !

L'ambiance est ici bien plus tendue que dans les tomes précédents mais le conflit permet à certains personnages de se révéler davantage, à commencer par Marie qui fait montre d'une détermination étonnante. En dépit du titre de l'album ce sont bel et bien les femmes qui tirent leur épingle du jeu, celles-ci se révélant beaucoup plus indispensables que leurs homologues masculins ne le pensaient. le final est quant à lui assez surprenant, celui ci introduisant une révélation sur l'un des protagonistes à laquelle les lecteurs ne s'attendaient certainement pas. Outre la qualité de ses personnages, on peut citer parmi les atouts que comporte la série ce parler si particulier, fait d'expressions typiquement québécoises qui donnent un ton si convivial au récit. S'il faut certes un petit temps d'adaptation, on se fait malgré tout sans mal à ce langage vivant et souvent imagé qui contribue sans nul doute à rendre les personnages aussi attachants. Les graphismes sont quant à eux le fruit de la collaboration entre Loisel et Tripp qui fonctionne une fois encore à merveille. Les deux artistes possèdent deux styles manifestement complémentaires, ce dont on a d'ailleurs l'occasion de se rendre compte au début de l'album qui nous permet de comparer une même planche à deux étapes différentes de sa conception.

Une belle réussite qui nous plonge à nouveau dans le quotidien de ce petit village québécois des années 20 dont on prend plaisir à côtoyer les différents habitants. Si vous ne connaissez pas encore la série, n'hésitez pas à vous lancer, vous passerez un excellent moment.
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