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Critique de 5Arabella


Cette pièce a été publiée pour la première fois en 1618 et un certain nombre d'éléments plaident pour qu'elle ait été écrite et sans doute jouée dès 1613. Son titre fait référence à un proverbe espagnol : le chien du jardinier est celui qui ne mange pas les choux et qui ne les laisse pas manger. Il peut s'appliquer au personnage de Diana, comtesse de Belflor. Elle est amoureuse d'un de ses serviteur, son secrétaire Teodoro. Mais la différence de rang entre elle et lui ne lui permet pas d'envisager une union avec le jeune homme. Qui est tellement inconscient des sentiments qu'il a éveillé chez sa maîtresse qu'il courtise une de ses servantes, Marcela, et pour la voir n'hésite pas à prendre le risque de rendez-vous nocturnes. L'idée de voir Marcela s'approprier celui qu'elle aime fait trahir son secret à Diana. Teodoro ne peut plus ignorer les sentiments de la comtesse, et ébloui, est prêt à abandonner Marcela. Diana ne peut se décider, et souffle le chaud et froid tour à tour, poussant Teodoro à une sorte de balancier vis-à-vis de Marcela.

Un serviteur trouvera la solution : Teodoro n'a qu'à se déclarer le fils disparu d'un comte. Ce dernier est tout prêt à le reconnaître comme tel, même si peu de choses peuvent le laisser penser. Il en faut encore moins à Diana : même en sachant que ce n'est qu'un stratagème, et qui peut très vite être découvert comme tel, elle est prête à épouser Teodoro, le prétexte lui suffit.

Toute la pièce repose sur un conflit entre l'amour, le sentiment, et les lois de la société, et tous les jeux que cela permet. Tout au moins chez Diana, car Teodoro ne semble agir que par intérêt. Il a envie de mariage, et Marcela lui convient parfaitement, mais Diana est évidemment un parti bien plus intéressant, même si plus incertain. le bel secrétaire paraît avoir envie d'optimiser ses gains : Diana est une meilleure prise, mais si le mariage avec elle n'est pas possible, il ne veut pas se retrouver le bec dans l'eau, et à chaque rebuffade de la comtesse, se rapproche de Marcela. Il y a un petit côté Marivaux dans la pièce, mais sans toute la finesse, cruauté et complexité de ce dernier auteur. Ici nous sommes plus dans une comédie, qui ne manque pas de charme, mais qui creuse bien moins les personnages, qui gardent, sauf peut-être Diana, des caractéristiques stéréotypées.

Une autre facette du talent de Lope de Vega.
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