Voilà plus de vingt années que s'est tue l'une des plus belles voix de la chanson française, l'un des talents les plus originaux et une poétesse qui avait l'art de magnifier les mots pour enchanter et troubler l'auditeur. Barbara reste associée à plusieurs standards de la variété, dont « L'aigle noir » et « Göttingen » demeurent pour beaucoup le sommet de sa création. Plutôt que de rédiger une banale biographie ou une apologie à la manière d'un fan,
Alain Vircondelet a choisi de revenir sur le destin exceptionnel de cette artiste, en n'oubliant jamais de rester clair dans ses propos, de ne pas accumuler inutilement les anecdotes et les détails et de se positionner en admirateur qui a pris sur lui de parler d'une de ses idoles sans accumuler les superlatifs. Livre sensible, il évoque l'enfance, les débuts, les désenchantements, l'époque de la reconnaissance, les complicités et les amours d'une auteure-compositrice-interprète rebelle et désireuse de ne jamais se voir brider de sa liberté durement acquise. Pour illustrer son manuscrit, il a su compter sur les dessins légers et fragiles de
Philippe Lorin, qui avait déjà participé à la réussite des ouvrages «
Jean Ferrat », « Chez Brassens », « Chez
Coluche » et « Chez Dalida ». Au fil des pages, le lecteur se rend à l'évidence que le destin nous a enlevé une grande dame qui chantait vrai, ne jouait pas et qui faisait de son désespoir existentiel et de sa volonté de vivre, malgré les affres et les ornières, sa marque de fabrique. le public ne s'est jamais trompé. Sa meilleure histoire d'amour, elle l'a vécue avec lui.
Commenter  J’apprécie         00