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Critique de MissSherlock


Stromboli. Rossellini. Bergman. Magnani. Quatre mots sur une quatrième de couverture qui m'ont donné des frissons et l'irrésistible envie de lire L'année des volcans de François-Guillaume Lorrain.
Ces quatre mots ont la saveur d'un cinéma qui ne volait pas son nom de Septième Art et qui n'existe plus.

Stromboli est un film magnifique où Rossellini excelle dans la mise en scène. Dans ce portrait d'une jeune femme désespérée prête à tout pour fuir sa condition, Ingrid Bergman y est stupéfiante et totalement habitée par son rôle. Au départ ce rôle devait revenir à la maîtresse du cinéaste, Anna Magnani. La Magnani au regard de feu sachant jouer le désespoir mieux que n'importe quelle actrice et que j'ai pour ma part découverte dans L'Homme à la peau de serpent de Sydney Lumet. La Magnani, fabuleuse, volait la vedette à Marlon Brando dans ce film dramatique.

Je ne pouvais donc pas passer à côté du roman de François-Guillaume Lorrain qui raconte l'histoire vraie de la rencontre entre Roberto Rossellini et Ingrid Bergman et du tournage de Stromboli. Ingrid Bergman est alors mariée avec Petter Lindström qu'elle n'aime plus et se laisse très vite séduire par Rossellini. Leur liaison provoquera un raz-de-marée aussi bien en Amérique qu'en Italie où les ligues de vertu s'acharneront sur le couple. En parallèle Anna Magnani, meurtrie d'avoir été abandonnée pour la belle Suédoise, décidera de se venger en tournant un film identique : Vulcano. L'année 1949 sera celle des volcans.

L'année des volcans est un document romanesque qui nous conduit dans les coulisses de deux tournages difficiles et tumultueux. Truffé d'anecdotes, il se lit avec gourmandise bien que le style de l'auteur soit plus journalistique que littéraire.

On y découvre la difficulté de monter le projet, la roublardise de Roberto Rossellini, la naïveté d'Ingrid Bergman, la clairvoyance de Anna Magnani et surtout la stupidité des dirigeants de studios. Voir Howard Hughes accepter de débourser des sommes folles pour produire un film sans en connaître l'histoire dans le seul but de séduire Ingrid Bergman est hallucinant. de même que Selznick qui produisit Vulcano uniquement pour se venger de Rossellini qui s'était moqué de lui. La production d'un film tient à peu de choses et ce n'est pas reluisant.

L'histoire d'amour qui se noue au pied du Stromboli est passionnelle et fera pas mal de dégâts. J'y ai découvert Ingrid Bergman : je la pensais timide et réservée, je l'ai découverte obstinée et passionnée. La réaction hystérique d'Anna Magnani n'amuse pas, au contraire, elle est bouleversante. le parcours de ces deux femmes est touchant et digne d'un film de Fellini ou de Visconti.

A travers ces histoires passionnées, François-Guillaume Lorrain en profite pour brosser le tableau de l'Amérique et de l'Italie des années 50. L'Italie d'après-guerre aux blessures encore vives et pas totalement remise du fascisme et l'Amérique puritaine bientôt anéantie par le maccarthysme.

L'année des volcans est un livre passionnant qui devrait plaire à tous ceux qui aiment le cinéma et les histoires d'amour romanesques.


Merci à Babelio et aux Éditions Flammarion pour la découverte !
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