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Critique de kuroineko


🎼Love, exciting and new🎵
come aboard. we're expecting you.🎶
Oups, désolée pour ce voyage dans le temps... On peut d'ailleurs l'oublier, La Croisière s'amuse (plutôt deux fois qu'une, même!). Pas de sympathique commandant Stubing ici, ni de brave Isaac rigolard au bar ou de gentiniais Gofer comme steward.

Sarah Lotz nous embarque pour une croisière autour du Golfe du Mexique, à bord du Rêveur Magnifique. Néons tapageurs, angelots joufflus en déco, laissez-vous tenter par le jacuzzi sur le Pont des Rêves. Avant un cocktail aussi coloré que pas donné au Bar du Marchand de Sable. Pour les sportifs, salle fitness et piste de jogging. Pour se laisser chouchouter, l'espace bien-être. Que serait une croisière sans sa célébrité! Rejoignez donc la salle Osez rêver pour entendre l'illustre médium Cécile del Rey faire appel aux esprits et "à ceux qui ont franchi le seuil" pour rassurer les vivants à propos de leurs chers défunts... moyennant un fort supplément pour être inclus parmi le groupe "Les Amis de Cécile" (voire Maddie pour les formalités).

Personnellement, le concept croisière ne m'attire pas du tout. Et rien que le nom du paquebot me donne envie de fuir. Et bien les 2952 personnes qui s'y trouvent (passagers raquant - pardon, payant, brigades de pilotage et de sécurité et personnels exploités) auraient mieux fait d'agir comme moi.
Car le Rêveur Magnifique s'avère un Cauchemar Démoniaque (ok, facile jeu de mots). Au moment du réveillon de la St Sylvestre, trois jours après le début du trajet, le navire s'encalmine au milieu de nulle part suite à un départ d'incendie aux origines inconnues dans la salle des machines. Dans les étages au-dessus pour le moment, l'alcool coule à flots, tout va bien.

C'est là que ça se corse  : Jour Quatre. Et tout s'emmêle. Impossible de faire repartir le bateau. Plus d'électricité. Entre gueules de bois et coups de gueules des passagers mécontents, une épidémie de gastroentérite se déclenche. Alors quand le système d'évacuation rend l'âme... Je vous laisse imaginer (Ne Jamais Publier Ce Livre En Odorama!!!!). Certains employés, d'origine philippine, commencent à parler d'un fantôme qui apparaîtrait et serait cause de tous ces problèmes : la Dame en Blanc. La médium, jusqu'ici poussée par le fric et le bourbon (et par Maddie pour son fauteuil roulant), se met à rassembler les gens et à prêcher entre deux éclats d'Esprits, façon revival évangéliste. Bref, c'est la cata pour démarrer la nouvelle année.

Jour Quatre est à prendre pour ce qu'il est : un thriller avec un zeste d'ésotérisme comme dans Trois, à qui il fait référence. Sarah Lotz se montre comme précédemment efficace et on sent la tension monter jusqu'à atteindre son paroxysme.
L'auteure a opté pour une construction narrative très différente de Trois. Une bonne chose car ç'aurait été redondant. On suit divers personnages comme autant de points de vue. Ce qui permet aussi des aperçus tant des employés que des passagers. S'il y a pas mal de caricature dans les protagonistes (les clients américains désagréables et sûrs de leurs droits car ils ont payé cher, oui Monsieur! ou des stewards hypocrites et négligents), c'est pas mal de voir aussi l'envers du décor de l'industrie croisiériste.

Quant au dénouement, qui fait tiquer pas mal de lecteurs, à ce que j'ai pu voir, elle est en effet assez surréaliste. Si l'on aime les fins carrées, c'est clair que ça coince. J'attendais certes plus d'éléments éclairant Trois, mais la conclusion ne répond pas à toutes mes questions, voire en pose d'autres. Pourtant, le biais pris par Sarah Lotz n'est pas inintéressant et offre une réflexion sur l'après. Néanmoins j'espère qu'elle ne va pas oser Semaine Cinq. Là, ce serait exagéré.
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