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Critique de belette2911


Quand on commence son roman policier noir par l'arrestation du coupable, faut tout de même être sûr de son coup, en tant qu'auteur, et savoir comment garder du suspense sous la pédale, sous peine de perdre ses lecteurs au fil du voyage à remonter le temps.

Et l'auteur avait de quoi répondre à la demande de suspense et de mystère, croyez-moi !

Sans pour autant faire des brusques accélérations et nous faire le coup de la panne sèche plus loin, l'animal a su doser le tout et monter en puissance dans les derniers chapitres, où, si le lecteur a un peu de cervelle, il verra toute l'ampleur de la solution lui faire face, tel un arbre traversant la route alors que nous sommes lancé à très haute vitesse.

Dans ce roman, le mystère est aussi épais qu'un brouillard londonien de l'époque victorienne et les flics de Détroit sont impuissants face à des meurtres d'enfants. Plus tard, ils seront de nouveau face au même problème, mais cette fois-ci, après les disparitions d'enfants, on ne retrouvera pas leur cadavres étranglés.

Nos deux flics sont torturés, fracassés, bourrelés de remords, de secrets et ils sont presque des fantômes hantant cette ville abandonnée qu'est devenue Detroit…

Detroit, autrefois si prospère (Yopla boum), si riche, la voilà pauvre comme Job, voyant ses habitants expulsés de chez eux, voyant ses maisons vides se décrépiter à grande vitesse, voyant ses services sociaux se réduire comme une peau de chagrin à cause du manque d'argent.

Si les flics et le mystérieux géant de brume sont les personnage principaux de ce roman noir, il faudra aussi compter avec Detroit, avec les symptômes de la crise des subprimes et avec la misère noire dans laquelle la plupart de ses habitants vivent.

L'auteur, bien que n'étant pas américain, a décrit cette ville mieux qu'un guide de voyage organisé n'aurait pu faire. Detroit est vivante, elle a une présence importante dans ce roman, son âme et celles de ses habitants sont emprisonnés dans ces pages noires.

♫ Je m'appelle Detroit, Et je suis tombée, ♪ Sous le feu des banquiers, Sous le feu des gens expulsés, ♫ Je m'appelle Detroit, Princesse défigurée, ♫ J'étais the Motor City, On m'a oubliée ♫ On m'appelait Capitale de l'automobile, Dieu Que tout cela est futile ♫

Un roman policier noir dont le final, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ne commence pas dans les premières pages, car avec arrestation du Géant de Brume, l'Histoire ne fait que commencer et elle va aller très loin et faire très mal à certaines personnes.

Un roman noir que j'ai refermé avec regrets, encore un peu groggy de tout ce que je venais de lire, pensant à tout ces enfants et à tous ces gens qui, un jour, par la faute d'un système qui fit faillite, se retrouvèrent avec l'impossibilité de rembourser leurs crédits et furent expulser de leur chez eux.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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