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Critique de Pasoa


En alchimie, le Petit Oeuvre est la première étape de la transmutation du plomb en or. Dans le Petit oeuvre poétique, Claude Louis-Combet nous convie à une alchimie plus secrète, plus intime, celle de la mutation des souvenirs en mots. de cette modification, de cette mise en paroles naît une infime lumière, la plus inespérée, celle d'une poésie touchante comme une fenêtre ouverte sur le jour naissant.

Ce recueil réunit de nombreux textes écrits entre 1979 et 1995 et publiés dans des revues ou édités en ouvrage. Dans des poèmes en vers et en prose, Claude Louis-Combet décrit dans une écriture sensible et attachante le rapport intime de l'homme au monde. Un rapport porté par ses souvenirs, ses désirs, ses doutes, ses douleurs aussi.

Le temps traverse nos vies sans que l'on puisse rien en dire. Nous cherchons pourtant à tout expliquer, au risque de nous immobiliser sur notre chemin. Pourquoi cette tentation de retourner la parole contre nous-mêmes, de la mener dans une impasse ? La parole est affaire de patience, de solitude et de croyance en elle.
La poésie de Claude Louis-Combet est faite de tout cela. Sans attaches, sans prétention, un peu inquiète, elle est touchée par l'humilité et la justesse.

" Que rien, tandis que l'instant prend tout son temps, ne vienne soulever cette paupière close sous laquelle songe (en soi) ce visage de femme dont je puis seulement dire qu'en son absence de regard il m'est plus familier (l'étrange) que mon visage d'homme, comme si, précisément, d'être tout entier occupé à soi-même et sans le souci des choses (et si loin de moi), il m'offrait enfin le miroir inédit et essentiel au-delà duquel il n'est plus d'image à rechercher. Que rien ne vienne donc ternir la page et que la houle cesse enfin d'agiter son rêve dans celui des humains : je te contemple te contempler au-dedans de ton silence et de ton immobilité, j'assiste à toi qui n'assistes qu'à toi-même et je sais que l'heure est arrêtée. Rien ne saurait t'empêcher de t'absenter du jour, ma réservée, ma préservée, rien ne pourrait te disjoindre de cette ombre que tu portes en toi et qui me porte en elle et fait que tout ce qui demeure est féminin. de ta face à ton profil, inlassablement, insatiablement, erre, de moi à toi, cet impossible désir de m'oublier et de ta laisser m'absorber sans fin dans le recueillement de ta beauté. "
(extrait de "Sine Nomine").
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