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Critique de Simonbothorel


« Les Montagnes hallucinées » est écrit comme une longue description d'un scientifique géologue s'étant aventuré en Antarctique avec une expédition de recherche et ayant découvert des profonds secrets obscurs et terrifiants. C'est une lettre à l'intention de futurs explorateurs qui voudraient eux-mêmes explorer ces contrées inconnues et que le protagoniste veut absolument dissuader de s'y rendre à nouveau. de ce fait, la narration est écrite à la première personne et accentue l'immersion très pragmatique du livre qui nous présente les faits avec une approche objective, tout en conciliant le fameux mythe de Chtulu. À travers les recherches archéologiques, nous découvrons les origines des Anciens, leur histoire, leurs coutumes, leur mode de vie, leur art ou encore les traces qu'ils ont laissés dans l'immensité architectural des lieux sinistres dans lesquels se trouvent les personnages. Lovecraft réussit à procurer un vertige puissant, grâce à sa manière de remonter toute une généalogie très ancienne. Sa façon de dévoiler progressivement les horreurs de ces êtres cosmiques appuie sur le mystère occulte et inquiétant d'un monde qui nous échappe. La style de l'auteur permet alors de donner une vision précise et crédible, tout en nous laissant l'ouverture pour s'imaginer la complexité à la fois magistrale et angoissante de cette occulte culture. le gigantisme des décors (dégénérés et décadents, deux termes revenants très souvent) ancre profondément le lecteur dans les vestiges de ces vieilles cités millénaires. le choix de l'Antarctique participe à l'élaboration convaincante du récit, car c'est un continent qui fut très longtemps inexploré et dont les fantasmes furent nombreux (surtout dans les années 1930), grâce notamment à son ecosystème extrêmement froid et dont les déserts gigantesques permettent de s'inventer des ruines antédiluviennes cachées et qu'il ne faudrait pas réveiller. Lovecraft peut alors déployer une imagination fantastique en évoquant le passé de ces entités outre-espace, mais aussi le présent, car la menace de ceux-ci est encore présente, comme le démontre le massacre du groupe de Lake ou le final qui prouve qu'un Shoggot est bel et bien vivant.
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