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Critique de chimeres_sauvages


L'hypothèse Gaïa n'est pas moins une quête pour trouver le super-organisme dont nous faisons partie qu'une invitation à repenser notre place par rapport à cette globalité que nous avons longtemps négligée afin de mieux l'asservir. Mais à l'aune des nouvelles recherches scientifiques et notamment des découvertes faites sur l'atmosphère et le climat, il est temps de reconsidérer nos interactions avec la Terre puisque nous savons désormais que la moindre action, même localisée, pourrait en réalité avoir un impact considérable sur l'ensemble de l'écosystème à l'échelle globale, jusqu'à le menacer.

L'atmosphère, les océans, ni même la pollution ne connaissent de frontière. C'est cette relation d'interdépendance entre Gaïa et l'homme que nous découvrons au gré des exemples bien loin d'être exhaustifs donnés par Lovelock. Certes, il est impossible de tester expérimentalement cette hypothèse pour le moment, ses critères de scientificité pouvant aisément être remis en question. Pourtant, cette oeuvre nous amène au fil des pages à ressentir un réel sentiment d'appartenance globale à cette Terre-Mère.

Nous prenons alors conscience que l'homme n'est finalement pas l'espèce la plus nécessaire à l'équilibre, si important pour Gaïa, en comparaison de toute la masse de micro-organismes qui la peuplent. D'ailleurs, les risques liés à son mode de vie ne semblent guère pouvoir détruire complètement Gaïa ; seule son espèce risque de disparaître. En cela, Lovelock minimise quelque peu les désastres écologiques qui pèsent sur l'ensemble de la biosphère (une nouvelle extinction de masse semblant pourtant enclenchée à cause de l'homme). En revanche, si l'on suit sa pensée et que l'on se place dans une perspective gaïenne, alors peut être que les déséquilibres engendrés par l'espèce humaine, en tant qu'elle est un prolongement de Gaïa, font finalement partie d'un dessein global que nous ne pouvons encore comprendre mais qui conduira peut-être à établir un nouvel état d'homéostasie encore plus favorable à la vie que l'actuel.

A ce propos, on pourrait penser que son hypothèse ne peut s'expliquer sans causes finales car tout hasard semble exclu de ce monde parfaitement orchestré en vue de l'homéostasie et d'un état optimal pour la vie. Or, ceci peut aisément s'expliquer grâce à la cybernétique avec les boucles de rétroactions. le seul problème est que Lovelock ne peut encore expliquer l'apparition de ces incroyables facultés homéostatiques dont dispose Gaïa. En tout cas, grâce à elles, peut-être que Gaïa régulera d'elle-même le problème de l'impact de l'homme en l'aidant à prendre conscience qu'il doit cesser d'altérer les grands cycles géochimiques dont dépend la vitalité de ce super-organisme vivant autorégulé. Mais cela reste encore à démontrer et sa théorie ressemble parfois davantage à une fable qu'à un essai scientifiquement éclairé.
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