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Critique de Kickou


Il y a quelques années, j'avais essayé, sans succès, de lire ce roman culte. Et cette fois encore, le premier tiers m'a semblé très alambiqué - et pour cause - Il s'agit du récit du long et lent suicide de Geoffrey Firmin, ex-Consul britannique à Quauhnahuac. Suicide à la téquila et au mezcal, puisque nous sommes au Mexique au pied du volcan Popocatepetl. L'action se déroule en un seul jour de 1939, le « Jour des morts » qui est une fête. Ici tous les détails sont importants, ils sont nombreux et symboliques ; Références bibliques (le jardin d'Eden entre autres), kabbalistiques (j'ai dû passer à côté de certaines), littéraires (Dante, Don Quichotte ...), mais aussi historiques ; Hernán Cortés, la guerre d'Espagne, la montée du fascisme ... La fin du monde, la fin d'un monde, de celui du Consul en tous les cas. C'est une histoire d'amour qui tourne au fiasco, au désastre, à la déchéance totale. le texte est émaillé de flashbacks qui expliquent le parcours des protagonistes de l'histoire, outre le Consul alcoolique ; Yvonne son ex-femme revenue par amour, Hugh son demi-frère idéaliste, et Mr Laruelle son ami cinéaste. le désespoir de cette passion qui sombre dans l'éthylisme autodestructeur suinte à toutes les pages. le style possède un rythme hypnotique, une poésie étrange, parfois chaotique comme les pensées du Consul soûl du matin au soir, puis il peut être très précis et détaillé lorsque Firmin redevient lucide malgré son ivresse. Les dialogues sont entrecoupés par les pensées d'autres personnages, parfois en espagnol, ce qui les rend plus embrouillés et confus mais aussi plus vrais (quelquefois il faut relire certains passages). le Consul sait, et le lecteur avec lui, que sa fin sera tragique dans cette descente aux enfers.
Alors, un grand roman certes, mais d'une désespérance absolue, d'une infinie noirceur, une lecture qui se mérite et qui ne laisse pas indemne. 4.5*, sombres les étoiles. Allez adios.
P.S. : John Huston a fait un film de ce roman, je suis curieux de savoir ce qu'il vaut car le style, l'essence du roman me semble impossible à traduire en 24 images/seconde.
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