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Critique de Ticia27


A certains moments, je ressens le besoin de me plonger dans ce que j'appelle "une lecture facile". Evidemment, j'ai ma définition toute personnelle de ce que cela recouvre. Bien sur, qui dit facile, dit rapide. Mais je n'accepte pas, pour autant, une écriture bâclée. Ben oui, cela doit être simple à lire MAIS bien écrit (le nom d'un personnage répété cinq fois dans le même paragraphe, c'est rédhibitoire pour moi par exemple, tout comme la répétition à la chaîne de phrases construites sur le modèle "sujet+verbe+complément, etc,) . Je trouve rarement mon bonheur du côté des best-sellers français actuels. Par contre, du côté jeunesse, je fais des découvertes intéressantes. Dernière lecture en date, le passeur, premier tome d'une tétralogie, écrit par Lois Lowry, destiné (selon les sensibilités) aux adolescents ou young adults*. (traduction : Frédérique Pressmann)

Dans un lieu et à une époque indéterminés. Au premier abord, la communauté de Jonas, bientôt 12 ans, est idéale. Pas de violence, pas de famine, pas de chômage, une entente généralisée au sein de la population. La technologie est mise au service du confort des humains. Tout n'est qu'harmonie et joie. Enfin presque.
Car ce monde parfait a un prix, l'effacement de la mémoire collective et le gommage des différences, et de nombre d'émotions. Il est même possible que certains choix faits par les anciens soient plus que discutables d'un point de vue moral.
C'est ce que Jonas va découvrir à ses dépens. Tout commence pour le lui le jour de la cérémonie des 12-ans qui fête l'anniversaire de tous les enfants de cette catégorie d'âge. Une étape importante puisqu'il est alors révélé quelle profession chacun exercera. Un choix opéré par les anciens après avoir observé longuement les habitudes des enfants. Jonas, de par son sexe, échappera à la peu enviée fonction de reproductrice. Mais sera-t-il ingénieur, ouvrier, nourricier... ? Vers quelles découvertes sa formation le conduira-t-elle ?

Si ce roman souffre de quelques faiblesses narratives, j'ai apprécié la trame et la conduite du récit qui saivent préserver habilement le suspens. J'avoue que j'ai dévoré ce livre en une soirée, ce qui m'a coûté un coucher (trop) tardif ! Il y a une réelle profondeur dans les thématiques abordées : bonheur individuel et collectif, individualisme, eugénisme, liberté... Anticipation, science-fiction et poésie se mêlent pour faire de cette histoire un joli roman. A tel point que j'ai déjà prévu de lire le tome 2 : L'élue. Chronique à suivre prochainement.
* personnellement, je pense ce livre accessible dès 12 ans, mais certains sujets autour de la mort heurteront peut-être les plus sensibles.
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