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Critique de ShayHlyn_Farfouine


Vous connaissez les films « Bienvenue à Gattaca » ou encore « Equilibrium » ? Les fondements du titre « le Passeur » sont les mêmes. Un monde futuriste où tout est codifié, épuré, enjolivé, … pour qu'une seule et même ligne de conduite régisse les gens. Un récit pour le moins déroutant mais qui captive d'entrée de jeu ! Il faut dire que le graphisme de P. Craig Russell n'est pas étrangers à nos yeux de bédéphiles, surtout ceux qui lisent des comics. Un dessin réaliste, détaillé et expressif qui permet de comprendre, justement, qu'il manque d'émotion dans ce monde…
Jonas, jeune garçon perspicace, va le comprendre à ses dépends en devenant le nouveau receveur d'âme – faisant de ce fait, de l'ancien, le passeur qui va lui transmettre tout le contenu de sa mémoire. Des souvenirs personnels mais également (surtout !) intergénérationnels, remontant à l'époque où l'existence n'était pas codifiée. Il y découvre, par exemple, ce qu'est la neige et une luge. Ça peut nous paraître aberrant à nous, lecteurs du XXIe siècle, mais c'est sa réalité, sans goût et sans saveur. Même les couleurs ont déserté leurs visions, voyant le monde en noir et blanc…
Mais comme dirait l'autre, « il y a un bug dans la matrice » car Jonas, de temps en temps, perçoit des éclats de couleurs. Alors, si au départ, il ne comprend pas… en recevant les souvenirs du monde, il réalise à quel point le monde à changer, pour un supposé bien. Une perception de la vie que Lois Lowry nous invite à décortiquer, à tenter de comprendre et de relativiser. Qu'est-ce qui a pu pousser toute une civilisation à renoncer aux sentiments et aux émotions ? À contrôler le climat pour qu'il fasse toujours beau, ni trop chaud, ni trop froid… Et surtout : qui a-t-il par-delà les colonies ? Voire, tout simplement, derrière les portes où des gens se font « délier » pour ensuite ne jamais revenir ?
Comme Jonas, on absorbe ces données et on ne peut s'empêcher de les analyser. On en devient dévoreur de pages, avide de comprendre, de savoir… pour s'achever sur une fin ouverte. Comme ça, sans gêne et sans façon ! Bam… c'est fini, mais en bons masochistes de la lecture : avouons qu'on adore quand un livre nous prend aux tripes ainsi, crescendo pour finalement nous laisser sur notre faim ! En tout cas, je sens que je vais me procurer les quelques romans de la série…

Lien : https://sambabd.net/2023/11/..
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