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Critique de NathLe


Un sujet intéressant : des natifs spoliés par une population blanche « les dugais » « les white fellas ». Ces descendants de colons se sont arrogé le droit d'investir des lieux sacrés pour faire du profit en magouillant un projet d'installation de prison. Leur chef, c'est Buckley et ses sbires.
Un décor inspirant le voyage et la découverte : le bush australien, la magnifique île d'Ava, l'ancêtre des Salter. Les passages évoquant le décor sont poétiques et prennent parfois une portée fantastique par la présence des animaux endémiques : les corbeaux ou le requin. On y sent un lien fort avec une nature refuge et passeuse d'histoire.
« La perfection de la rivière stupéfia Donna [...] Elle huma les senteurs de feuilles d'eucalyptus et de fleurs d'acacia flottant au-dessus de l'étroite langue d'eau qui les séparait des Anciens. Cette légère odeur poissonneuse qu'elle connaissait si bien, mêlée au parfum de terre qui se dégageait des rochers moussus. le chiendent étincelant qui poussait jusqu'aux rebords de l'île. le plus bel endroit du monde, celui où elle avait eu une enfance à l'époque où mamie Ruth était encore là pour tout lui apprendre. »
Résumé : Kerry Salter revient dans sa ville natale, Durrongo, en chevauchant sa Harley, elle cherche à se mettre au vert suite à un cambriolage… et puis elle apprend que son grand-père Pop est mourant. Peu à peu, on découvre sa famille plutôt fantasque : sa mère Pretty Mary, tireuse de cartes, son frère Ken, raté plutôt violent et Donny, son neveu mal dans sa peau…Leur monde et leurs rêves se résument à la terre de leurs ancêtres dont ils ont été dépossédés par les dugais. Dans ce trou, cette famille pauvre survit dans une maison proche du délabrement, leur vie témoigne des limites imposées par les colons. On vit de petits boulots, pas de vraie considération accordée aux gens de couleur, peu d'évolution professionnelle possible : il faut partir _ souvent de zéro_ pour s'extraire de sa condition…
J'ai apprécié le début et la fin du roman que j'ai trouvés bien écrits mais les nombreux termes aborigènes non traduits m'ont déroutée même s'ils sont parfaitement compréhensibles. C'est un roman plein de rebondissements basé surtout sur des dialogues vifs et parfois crus, c'est -je crois- ce qui m'a empêchée d'adhérer complètement à l'histoire de cette famille attachante, en particulier Kerry et sa mère Pretty Mary.
J'imagine bien une adaptation filmique de ce roman dont les thèmes du racisme, des secrets de famille, des relations intergénérationnelles au coeur d'une nature exceptionnelle séduiront à coup sûr. Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour leur jolie collection « Voix autochtones » : j'ai reçu cette lecture dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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