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Critique de OuvrezLesGuillemets


Des ennuis avec la justice obligent Kerry Salter à quitter le Queensland et à revenir dans sa ville natale de Durrongo. Un retour qu'elle redoute tout particulièrement. Son grand-père, Owen Addison dit Pop, est mourant et les relations avec sa famille sont toujours aussi tendues. Sa mère ancienne alcoolique ne se remet pas de la disparition de sa fille Donna une vingtaine d'années auparavant. Son frère aîné qui a été plusieurs fois en prison vivote depuis à la maison délaissant totalement son fils.

Un évènement extérieur va venir ébranler encore plus les Salter et envenimer un contexte familial déjà tendu, voire explosif. le maire de la ville, Jim Buckley, a décidé de lancer un projet immobilier sur les terres ancestrales de cette famille issue de la nation bundjalung, un peuple aborigène de l'Est de l'Australie. Bien décidés à défendre leurs droits sur ces terres sacrées où sont enterrés leurs ancêtres, Kerry et sa famille vont se révolter contre ces « whitefellas » qui veulent les spolier.

Entrer dans ce roman n'est pas chose aisée.
En accord avec l'autrice, l'éditeur a volontairement choisi de conserver les termes aborigènes, sans lexique, ce qui nécessite un petit temps d'adaptation. La suite de la lecture n'en souffre pas une fois familiarisé avec ces différentes expressions.
En revanche le récit intègre de très nombreux personnages qu'il m'a été parfois bien difficiles d'identifier. le choix d'appeler Kenny le frère de Kerry n'aide clairement pas non plus à la bonne compréhension des évènements, confusion accentuée par des dialogues pas toujours très clairs.

Passé ces petits freins à la lecture, le récit offre un témoignage important sur les conditions dans lesquelles vivent aujourd'hui les aborigènes. Comme les peuples autochtones des autres régions du monde, ils se sont vus privés de leur identité, de leurs croyances, de leur langue et de leurs terres à l'arrivée des colons en Australie. Les conséquences pour les « blackfellas » sont généralement terribles : pauvreté, alcoolisme, drogues, violences intrafamiliales. le récit est à l'image de tous ces maux qui touchent les aborigènes. Percutant, sans concession, il transpire la rage, la détermination, parfois le désespoir qui rongent ces personnages. Reste alors l'espoir pour eux de pouvoir se reconnecter avec leurs racines et leurs traditions pour retrouver le sens et l'âme de la communauté.
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