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Critique de Octarine008


Un bon roman steampunk et une bonne uchronie.

Les 100 premières pages sont un peu longues à se mettre en place. J'ai eu un peu de ma à m'y retrouver, notamment parce qu'il y a beaucoup de termes russes et turcs, que je ne connais pas du tout, un certain nombre de mots inventés pour désigner les technologies/machineries, et beaucoup de références à des lieux dans Constantinople, que je ne connais pas du tout non plus. de plus, sur ce début de livre, on découvre un certain nombre de personnages, qui n'ont pas forcément de liens entre eux et qu'on suit sans rien savoir sur eux, c'était un peu déstabilisant. Mais ce livre est construit comme un puzzle, dont dont chaque pièce, je parle ici des différents personnages et de leurs points de vue, s'assemblent petit à petit. Il suffit d'être patient.

L'intrigue m'a bien plu : on a d'un côté une petite équipe de cambrioleurs qui cherche à réussir le casse du siècle et de l'autre un espion qui…espionne ! J'ai vu passer plusieurs commentaires qui disent que l'intrigue est très classique : alors pour moi, c'est oui et non : les cambrioleurs et les espions, ok, on connait, certaines choses étaient très prévisibles, comme le devenir de la soeur de Martina, mais personnellement je n'en avais encore jamais vraiment découvert dans ce contexte ci, qui rend les choses particulières.

On est ici dans une uchronie, un potentiel 1885 qui aurait pu exister, et dans lequel l'empire russe est tombé et devenu une dictature, le Nouvel Empire, désormais en « guerre froide » avec les forces d'Occident. Au milieu de tout ça, l'empire Ottoman a su rester neutre, en tout cas en surface, et c'est justement là que se déroule la majorité de l'histoire, à Constantinople, capitale cosmopolite à la fois historique et moderne façon steampunk : des baies vitrées, des aéronefs, des aérogares, du métal et des automates… bref, ça en jette. C'est à l'image de la magnifique couverture, ou plutôt la couverture est à l'image de l'histoire : riche en couleur et en événements.

Rebondissements, action, enquête, cambriolages, contrebande, le tout au milieu d'aéronefs et de bateaux mécanisés, dans une Constantinople très dynamique, le tout assombri par la menace imminente d'une effroyable dictature technologiquement très avancée. J'ai vraiment ressenti une nette distinction entre Constantinople, qui évoque les couleurs, l'agitation, l'activité, et le Nouvel Empire, qui évoque le froid, la résignation et la mort. D'ailleurs, ses terribles inventions rappellent beaucoup celles des deux guerres mondiales et font froid dans le dos.

J'en arrive au titre. C'est marrant, car « Le Grand Jeu » m'a d'abord fait penser à une histoire de casino. Ça n'est pas du tout le thème, mais j'ai parfois eu ce mot là en tête, surtout quand je lisais les passages consacrés à Martina et son équipe. le grand jeu est donc un jeu, mais ce n'est manifestement pas le même pour tout le monde : pour Martina, Maurice et Mortier, cela tourne clairement autour du vol du Shah, tandis que pour Aron, de Clare, le sultan et les russes, il s'agit d'un jeu politique : qui envahira qui ? qui prendra l'ascendant sur qui ?

La fin m'a un peu laissé un goût d'inachevé : le conflit est résolu trop vite, on ne sait même pas vraiment comment Constantinople est sauvée, et on ne sait quasiment pas ce qui arrive aux personnages à la fin. J'ai eu l'impression que les 50 dernières pages avaient été écrites dans le rush, mais après tout, on ne sait jamais ce qui se passe dans les couloirs des maisons d'édition et de leurs deadlines.

Pour résumer, ce livre m'a bien plu, j'ai enchainé la deuxième moitié très vite, c'était très satisfaisant, malgré les bémols évoqués ci-dessus. C'est typiquement le genre de livre que j'aimerais voir adapté au cinéma : j'imagine des décors comptant, mélangeant moderne et ancien, avec ces gigantesques aéronefs planant dans les airs…
Enfin, pour voir un livre de fantasy Française adapté sur grand écran, on peut toujours rêver, mais on ne sait jamais qui pourrait lire ce commentaire…
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