Les salauds gentilshommes, tome 2 : Des horizons rouge sang

Mélanger une Renaissance décadente avec une histoire de pirates, c'était un défi, et il est remporté haut la main. D'abord parce que Scott Lynch a veillé à ce que la technologie de son monde soit cohérente de bout en bout, ensuite parce que ces pirates en question sont autre chose que ceux des nanars pour enfants de 9 ans (avec une capitaine qui essaye d'élever ses deux enfants tout en veillant sur son équipage pas toujours bien reconnaissant ; un méchant lettré et voulant bien faire, peut-être même sympathique ; même Jabril qui n'était pas parti pour m'attacher ne m'a finalement pas semblé si mal). Reste un univers toujours aussi brutal, violent, et ne remettant pas ses héros en question.
L'univers s'enrichit de nouvelles villes, toujours aussi complètes, et de lieux insolites, avec notamment quelques légendes ici et là qui mine de rien font vachement peur. L'histoire est imprévisible de bout en bout, jusqu'à sa double chute mémorable. Toujours désireux de sortir des sentiers battus, Lynch fera apparaître un casino dans l'intrigue, ainsi qu'un caractère de plus en plus touchant et dérangeant chez ses antihéros. Un plat de choix, donc. Seul autre défaut à la rigueur remarquable, les prolepses, analepses, et autres détraquements chronologiques par toujours évidents à suivre.