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Critique de KrisPy


Je viens de passer quelques semaines oniriquement habitées par Monsieur Lynch, ses films et ses productions artistiques… Et c'était vraiment bien.
L'espace du rêve, ce livre retraçant toute la carrière de David Lynch, a été écrit à quatre mains et à plusieurs voix ; celles de tous ceux qui ont partagés la vie de Lynch, un instant ou longtemps, l'accompagnant dans ses films, sa vie, ou son art quel que soit le médium. Car David Lynch est un artiste multi-facettes, sa vie est tournée vers l'art. Et la méditation transcendantale qu'il pratique depuis ses vingt ans. Il a aussi du temps parfois pour de belles histoires d'amour, qui finissent souvent par un mariage et un enfant. Lynch est quelqu'un de foncièrement bon, altruiste, humain. Et il n'oublie jamais quelqu'un qu'il a aimé.
Son cinéma reflète sa passion pour l'art, les choses étranges, les rêves, et les bizarreries de la vie.
Ce livre reprend chaque film chronologiquement : les acteurs, les amis, la famille, les rencontres influentes, les rencontres amoureuses, tout le monde raconte ses anecdotes, ses ressentis. Puis David Lynch prend la parole et fait de même, ainsi nous avons une vision d'ensemble très complète du processus de « fabrication » d'un film de Lynch.
A savoir, pour ceux qui cherchent "les clés" des films de Lynch : ne pas s'attacher autant à la compréhension qu'au ressenti, car c'est avec ce dernier qu'il faut essayer de débrouiller les énigmes, c'est ce à quoi pense Lynch en premier : quel sentiment va inspirer cette scène ?

J'ai pris un malin plaisir à me faire une rétrospective de ses films durant la lecture de ce petit pavé. C'était une expérience étonnante et émouvante, une espèce de voyage dans le temps onirique, une immersion en eaux troubles et tièdes…
J'ai vu Eraserhead pour la première fois en 1983 dans un petit cinéma underground de ma petite ville. J'avais 17 ans, ce fût un choc artistique, une rencontre inoubliable avec cet univers étrange et sombre que j'affectionnais depuis toujours au travers de mes lectures et de mon gout pour les vieux films noir et blanc du cinéma de minuit.
J'avais bien aimé Elephant man, mais je le trouvais trop consensuel.
Blue Velvet m'avait secouée : le rêve américain se fissurait dangereusement, Kyle, Dennis et Isabella étaient somptueux, sauvages et cinglés. Lynch prenait de l'épaisseur.
Sailor et Lula m'avait un peu déçue malgré de belles scènes glauques et saumâtres à souhait : le happy-end mièvre y était pour beaucoup. David Lynch n'y était pour rien, Hollywood est sa censure était passés par là…
Puis vint le mystère Twin peaks… Je boycottais la série au bout du 4 ème épisode. J'attendis le film, Fire walk with me, pour me faire accrocher par Laura Palmer et son père incestueux. J'ai replongé l'été dernier pour la saison 3, après m'être fait une remise à jour des 2 premières saisons, La saison qui « explique » tout… Lynch est sans conteste mon maitre.
No comment sur « Une histoire vraie ». Pas vraiment son film d'ailleurs.
Puis vint Mullholland Drive… Mon préféré, mon précieux… Celui que je suis allée voir 2 soirs de suite au cinéma (en vostfr bien sûr). Celui dont j'ai acheté le dvd dès sa sortie, celui que j'ai dû voir sans mentir une dizaine de fois, avec à chaque fois ce sentiment de rentrer chez moi… d'être dans un endroit dont j'ai rêvé moi aussi. Cette histoire double, ces deux versions d'une même histoire, ces deux femmes qui s'aiment et se déchirent, l'ombre, la lumière, la reconnaissance, l'oubli… tout est rêve dans Mullholland, tout est mystérieux et intense.
Et puis il y eut Inland Empire... j'ai tenté maintes fois de le regarder... à chaque fois je m'endors... je ne sais pas si c'est les monologues de Laura Dern qui ont cet effet sur moi, mais je n'arrive jamais à dépasser le premier tiers du film... je réessayerais, je l'aurais un jour, je l'aurais...
Oh, et j'ai oublié Dune... Le tournage qui fut un vrai casse-tête, d'un projet trop longtemps erratique, qui faillit être tourné par plusieurs autres réalisateurs, dont Jodorowsky, Le Tournage "maudit", mais qui s'avéra être une bonne carte de visite pour Lynch au final, même s'il n'en maitrisa ni le final cut, ni le montage, qui fut un massacre... Le film qui fit mal deux fois à Lynch selon lui... Une fois lorsque son film lui échappa (final cut et montage) et une deuxième fois lorsqu'il fut écharpé par la critique.

Et puis que rajouter... ? Si ce n'est : si vous n'aimez pas Lynch, déjà, je ne pense pas que vous lisiez cette critique en entier, donc, bon, vous saurez de vous-même que ce livre n'est pas pour vous.
Pour ceux qui ne connaissent pas bien Lynch, ça peut vous inciter à voir ou revoir ses films, et à vous la péter dans les apéros entres potes afficionados de ciné en racontant des anecdotes marrantes sur Lynch.
Et pour ceux qui aiment Lynch et son cinéma, allez-y ! Lisez ce bijou, et regardez aussi le documentaire géniale sur David et sa peinture «"The Art Life" , un moment paisible et étonnant en compagnie de ce monsieur si singulier, ça ne se refuse jamais.
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