Bientôt nous ne regarderons plus le même ciel, nous n'entendrons plus les mêmes oiseaux chanter, nos rires s'envoleront dans le néant.
Mais n'oublie pas qu'un fragment de mon âme perdue repose au fond du gouffre bleu Marmites. Je l'y ai laissé pour toi.
Il l’aimait tellement, elle était son pilier, sa raison d’être. Avant elle, il était aigri, errait sans but dans la vie, sans vraiment se soucier de son bonheur. Le jour où il l’avait rencontrée, il pleuvait. Elle portait une casquette et il n’avait vu d’elle, pour la première fois, que son sourire… Puis les yeux taquins de la jeune femme avaient trouvé son regard. À ce moment-là, il sut qu’il avait besoin d’elle pour illuminer son existence. Quelques semaines plus tard, elle était tombée dans ses bras;il ne comprenait toujours pas comment c’était arrivé.
À aucun moment il ne pensa à se retourner, trop obsédé par sa destination. S’il l’avait fait, il aurait vu l’océan bleu turquoise jouer à cache-cache avec la forêt.
Elle s’était persuadée qu’Aurore serait ici, à l’attendre. En même temps, pourquoi aurait-elle fait ça ? Quelle imbécile je fais ! Leurrée elle-même… Cette fille la rendait folle !
Elle redescendit par le même sentier, avançant à l’allure d’un condamné à mort. Les piles de sa lampe frontale rendirent l’âme et seule la lueur de la lune l’accompagna. En arrivant à sa voiture, elle s’arrêta un instant. Elle inspira l’air chargé de cette odeur marine si particulière, où se mêlèrent, sans harmonie, les relents d’une poubelle éventrée par des chiens bleus7. Elle se demanda où pouvait bien se cacher son ancienne partenaire.
Elle regardait Clémence, pensive, et de légers frissons parsemaient son corps. Lentement, la chaleur pénétra chaque parcelle de sa peau. Elle soupira de bien-être pendant que la plongeuse arrivait vers elle en crawlant.
« Elles marchaient vers les Marmites. Les Marmites du Diable. Elles ne savaient pas encore que la terrible prophétie liée à ce lieu allait à nouveau frapper… et les séparer pour toujours. »
La violence de la nature humaine l’avait épuisé. Il voulait prendre soin de son épouse et de leur vie à tous les deux. Alex prit en main la brigade pendant l’absence d’Émile. Il cessa de voir Jade. Elle avait besoin de temps. Peut-être se retrouveraient-ils un jour ?
Elle n’a jamais trop aimé ce genre de personnes, à l’air heureux en permanence. Pour elle, c’est de la malhonnêteté, car on ne peut pas aller bien tout le temps. Quand elle y repense, elle se dit que cette femme n’est pas fiable. Elle a besoin d’attirer l’attention, d’être au centre des conversations, mais, elle est très forte… elle paraît si modeste et réservée que personne ne s’en rend compte !
Croyez-moi, le juge ne sera pas clément face à votre comportement. Vous allez prendre la peine maximale. Et quand vous sortirez, la famille Vernay vous aura rayée de son existence. Vous ne serez plus qu’un grain de sable dérangeant dans une vieille chaussette, qui finira par disparaître complètement au bout de quelques lavages.
Je connaissais Aurore par cœur. Elle n’aurait jamais fréquenté des gens qui auraient pu lui faire du mal. Elle éliminait de sa vie toutes ces personnes-là. Elle ne s’entêtait pas dans des relations toxiques et ne se mettait jamais en danger. Elle avait une peur bleue de la mort.