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Critique de andman


andman
27 décembre 2015
L’année 2015 avec son lot de malheurs est dans le droit fil de ses devancières et confirme, s’il en était besoin, l’impression générale d’un 3ème millénaire débutant sous de fâcheux auspices.
L’homme de la rue est abreuvé en temps réel de nouvelles du monde entier qui se télescopent à la une de l’actualité. Démêler le vrai du faux n’est pas chose aisée et le savoir d’un homme de lettres est souvent le meilleur antidote à un début de perplexité.

Paru en 2009, “Le dérèglement du monde” de l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf est à ce titre éclairant.
Le maître-mot de cet essai est celui de “légitimité”. S’appuyant sur une analyse très fine des relations Nord-Sud post seconde guerre mondiale, l’auteur affirme :
“La légitimité, c’est ce qui permet aux peuples et aux individus d’accepter, sans contrainte excessive, l’autorité d’une institution, personnifiée par des hommes et considérée comme porteuse de valeurs partagées.”

De la légitimité morale dont se croient investis les Etats-Unis du fait de leur prééminence à la crise de légitimité que vivent aujourd’hui les Arabes, Amin Maalouf s’appuie sur un véritable travail d’historien avec le Moyen-Orient pour domaine de prédilection.
Son inquiétude quant à la montée en puissance des communautarismes se complaisant dans le radicalisme religieux est très vive. La cassure entre l’Occident et le monde arabo-musulman semble difficilement réparable à court terme et la fin de “la trop longue Préhistoire” que l’auteur appelle de ses vœux n’est assurément pas pour tout de suite.
Il égrène pourtant en conclusion un certain nombre de facteurs d’espoir permettant de conjurer la régression qui s’annonce.

“Le dérèglement du monde” n’a pas pris une ride depuis six ans. Cette synthèse géopolitique se rapportant à l'histoire contemporaine, écrite avec un souci évident de vulgarisation, permet de terminer cette triste année 2015 avec peut-être un peu moins de questionnements sur le village global qu’est devenue la planète.
Rien n’est pire qu’un excès de pessimisme. Nous n’avons pas le choix : il faut croire en l’Homme coûte que coûte !
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