N'importe qui peut faire n'importe quoi

C’est une merveille, de savoir que l’on peut revenir à la maison quand on veut, d’où l’on veut ; que l’on n’a qu’à pousser une porte et entrer : on est chez soi ; tout le monde se remuera pour vous ménager une place, et cela ne fera jamais, après tout, qu’une ou deux ou trois parts de plus à prévoir, aux repas. Bien sûr, à tout partager – argent, vêtements, nourriture – avec une mère, un frère et trois sœurs, peut-être la portion sera-t-elle maigre. Mais comme cela veut dire aussi que l’on met en commun son malheur, sa solitude et son angoisse devant l’avenir, et que mère, frère et sœurs en endossent leur part, ce que l’on perd d’un côté se rattrape de l’autre…

S’il y a de pauvres crétines que ça amuse de taper quatre-vingt-dix mots à la minute et d’en prendre cent cinquante en dictée dans le même temps, tant mieux pour elles, mais ce n’est pas ton rayon ! Toi, tu as la chance de ne pas être bête. Sers-toi de ta cervelle. Prends des airs de chef, et on te traitera en conséquence !

Les écoles commerciales s’obstinaient à prétendre que rien n’était plus simple que de dénicher un emploi. Il suffisait de s’habiller proprettement (autrement dit, selon les affiches : de porter un petit nœud, un tailleur bleu, court et bosselé comme une armure, et des souliers noirs à talons mi-plats), de pouvoir prendre la dictée en sténo (150 mots à la minute, même des mots comme « onomatopée » ou « psychothérapeutique »), de taper à la machine sans faire de fautes ni gommer, et de ne pas considérer que « j’ai pas » ou « je peux pas » sont de bon style épistolaire en affaires.

— Oh, les femmes ! Vous m’écœurez, toutes tant que vous êtes ! Stan est un des types les plus épatants du monde, un gars en or !
— Je me fiche qu’il soit en or ou en platine, ou qu’il brille comme un diamant dans la nuit, répondis-je. Il n’a pas de menton et il ne sait pas danser.

Ce ne sont pas les emplois qui manquent. Mais l’ennui, dans le cas de la plupart des gens… et j’en sais quelque chose, puisque je ne cesse pas de procurer du travail à des amies… oui, l’ennui c’est que les gens restent chez eux, se mettent la tête sous les draps et attendent que les patrons viennent les chercher à quatre pattes.

C’est une merveille, de savoir que l’on peut revenir à la maison quand on veut, d’où l’on veut ; que l’on n’a qu’à pousser une porte et entrer : on est chez soi ; tout le monde se remuera pour vous ménager une place, et cela ne fera jamais, après tout, qu’une ou deux ou trois parts de plus à prévoir, aux repas. Bien sûr, à tout partager – argent, vêtements, nourriture – avec une mère, un frère et trois sœurs, peut-être la portion sera-t-elle maigre. Mais comme cela veut dire aussi que l’on met en commun son malheur, sa solitude et son angoisse devant l’avenir, et que mère, frère et sœurs en endossent leur part, ce que l’on perd d’un côté se rattrape de l’autre…

C’est pas que j’aime pas le café ; c’est lui qui m’aime pas. Me gonfle pire qu’un ballon, et me noue les tripes. Quand j’en prends pas, je vais, réglo comme une montre, mais que je m’avise d’en boire une tasse et je suis bloquée de toute une semaine.

Il n’y a rien de plus dangereux pour les enfants que les mines. N’importe lesquelles ! Mais surtout les vieilles, avec leurs galeries profondes, toutes noires et pourries, et leurs tas de mécaniques rouillées, bonnes à vous faire mal et à vous rompre le cou.