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Critique de BazaR


BazaR
03 février 2019
Beau.

Voilà comment je qualifierais au mieux ce court roman. Je ne connaissais pas Ian R. MacLeod (je ne crois pas qu'il soit de la race des highlanders des films mais on ne sait jamais). La courte bio sur le battant du bouquin le décrit comme un « styliste à la sensibilité hors pair », et effectivement il me semble lu une peinture peinte avec des mots.

L'auteur nous plonge tout habillé dans une étrangeté, sans GPS pour se repérer ; un peu à la mode Zelazny en encore plus singulier. On suit le passage d'une fille de l'enfance à l'âge adulte, Jalila. Elle vient probablement d'un lieu exotique en altitude dont on ne saura pas grand-chose et découvre avec nous cette ville portuaire dont l'étrangeté – je vais souvent employer ce mot– échappe malgré les mots à une nette représentation de l'esprit. Mais la beauté des lieux, de la végétation, des animaux est comme palpable. On comprend que l'on se situe sur une autre planète, dans un lointain futur où l'on peut voyager grâce à des Portails, où l'humanité a essaimé, a évolué et s'est adaptée à différents milieux, a rencontré des races extraterrestres.
Pas de conflits, seulement la vie.

Le monde de Jalila est indubitablement d'influence proche orientale ou maghrébine, musulmane. Mais la religion et les traditions remontent à loin et ont évolué aussi. La vie humaine est féminine avant tout. L'homme est quasiment absent, tout au plus une curiosité. La vie suit son cours comme dans toutes les sociétés ; les femmes s'assemblent dans des polygamies et élèvent des filles. L'auteur décide que la dimension féminine a supprimé la violence. Bien sûr les filles peuvent être jalouses, indisciplinées, en colère mais elles maîtrisent toujours tout cela, créant une sorte de société idéale. Des seuls hommes du roman, on s'attend en revanche qu'ils réagissent avec agressivité. On est assez loin du parti pris de Brian K. Vaughan dans sa série comics « Y, le dernier homme », dans laquelle les femmes s'emparent de toutes les niches comportementales laissées libres par les hommes disparus, les plus intellectuels comme les plus violents.

Livre d'ambiance avant tout, il ne conviendra probablement pas à tout le monde. Au début j'ai cru qu'il ne me plairait pas mais je me suis laissé porté par la vague de son étrange beauté. La rémanence qui en restera dans mon esprit sera douce, comme celle d'un beau tableau. Elle perdurera longtemps.
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