Bologne ville à vendre

Pour moi il y a deux raisons de lire des polars: soit on espère être maintenu en haleine par l'intrigue, soit on s'immerge dans un milieu, on découvre des personnages. Les deux ne sont pas incompatibles d'ailleurs, mais une tendance l'emporte souvent sur l'autre.
Ici c'est plutôt le milieu, la ville de Bologne et la découverte du personnage du sergent Sarti Antonio qui donnent de l'intérêt au roman.
Loriano Macchiavelli est un maître du polar, ou plutôt du roman noir, du "giallo", comme on dit là-bas.
Et ce qu'il décrit consiste dans les dessous de la "parfaite" Bologne, la ville communiste, où les services publics sont gratuits, où le paradis social est à portée de main. du moins c'est ce que ses politiciens aimeraient faire croire. Mais quand on soulève le tapis, le tableau est moins réjouissant. Et à l'occasion d'un meurtre commis en pleine contestation, les dessous vont remonter à la surface.
Nous sommes en 1979, soit un an avant 'le massacre de Bologne', le plus grave attentat terroriste depuis la 2de guerre mondiale.
Malgré son rôle secondaire, l'intrigue tient debout, et nous réserve quelques surprises.
Bref une lecture plaisante, d'un genre à renouveler de temps en temps.