Toi et moi, nous irons voir la mer mais ce ne seront pas des vacances.
Tu me manques affreusement. Au moment de mettre un nom sur qui je suis à présent, je comprends qu'il n'existe pas de mot qui désigne le parent qui perd son enfant. Notre langue est restée sans voix face à l'ampleur du drame.
Avant c'était trop. Trop de bonheur.
Le miracle, on l'espère en silence, sans bouger, on ne voudrait surtout pas le déranger, qu'il change d'avis, qu'il fasse demi-tour.
Avoir des enfants c'est risquer de les perdre.
Si seulement j'avais le don divin de guérir, et par la seule imposition de mes mains, délivrer l'enfant de tous ses maux, je serais le plus heureux des hommes. Je dis cela sans orgueil, je me sens impuissant et voudrais faire tellement plus.
Par orgueil, je voulais être le témoin de la première seconde du miracle de la vie, du tiret originel sur la feuille blanche.
Plus jeune, je rêvais d'être sage-femme. N'ayant aucune aptitude pour les matières scientifiques, j'ai forcé le destin.
Tout était joué, ton père et moi avions déjà une longueur de retard, nous étions sans le savoir disqualifiés.
De l'amour peuvent naître les choses les plus belles comme les plus abjectes.