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Critique de Presence


Ce tome comprend les épisodes 9 à 15 de la série Daredevil, avec un scénario de David Mack et des dessins de Joe Quesada et David Ross, encrés par Jimmy Palmiotti. Il fait suite à Guardian Devil qui est le premier tome de la réinitialisation de cette série en 1998.

Matt Murdock et Foggy Nelson sont à la tête d'un cabinet d'avocats florissant. Bullseye a exécuté une ex-compagne de Murdock, et le tome commence sur une ambiance mélancolique dans laquelle le lecteur découvre que Murdock sait jouer du piano. Murdock et Nelson reçoivent le premier nouveau client. Lenny travaillait pour le Kingpin (Wilson Fisk) qui a passé un contrat pour l'abattre. Lenny est décidé à témoigner devant les juges des crimes perpétrés par Fisk. Il est abattu par tireur d'élite dans le bureau même où il explique la situation aux deux avocats. Murdock endosse son habit de Daredevil et a tôt fait de coincer l'assassin. Parallèlement le lecteur découvre l'existence Maya Lopez, jeune femme muette qui a bénéficié de la protection et de la tutelle de Fisk, après que son père ait été exécuté par une personne inconnue. Au début de l'histoire, Fisk demande Maya Lopez d'intercéder auprès de Murdock pour témoigner de ses bonnes intentions. En même temps il lui révèle que l'assassin de son père est Daredevil.

À l'époque (en 1999), Joe Quesada a réussi à redonner vie au titre moribond de Daredevil et il va être nommé éditeur en chef de Marvel Comics l'année d'après. Il n'abandonne pas pour autant le personnage ; il décide même de pousser le bouchon encore plus loin en s'engageant à illustrer cette histoire scénarisée par David Mack. Ce monsieur est le créateur, scénariste et illustrateur d'une série hors norme intitulée Kabuki (premier tome : Circle of Blood). Quesada lui offre d'écrire une histoire de Daredevil, sans pour autant changer son style d'écriture très particulier. le résultat est hybride. le lecteur de Kabuki reconnaît tout de suite la patte du maître : flux de pensées intérieures, importance des sensations, libres associations d'idées, questionnement sur la motivation intrinsèque des personnages comme s'il s'agissait de véritables individus. À la lecture, il est même évident que Mack a dû imposer à plusieurs reprises la mise en page à Quesada tellement elle évoque ses propres créations dans Kabuki. le lecteur n'ayant pas lu Kabuki doit être décontenancé par ce style à la fois littéraire et poétique, d'autant plus que Mack donne autant de place à Murdock qu'à Maya Lopez. David Mack tisse un récit prenant qui fait exister les personnages comme rarement, qui introduit une nouvelle superhéroïne (Echo, alias Maya Lopez) aussi séduisante qu'attachante et qui expose les motivations fondamentales du Kingpin de manière magistrale.

Les lecteurs de Kabuki le savent : pour David Mack il est impossible et impensable de désolidariser l'histoire des illustrations. Les dessins ne doivent pas limiter à mettre en images les mouvements des personnages et les décors dans lesquels ils évoluent ; ils doivent également permettre au lecteur de visualiser l'état d'esprit des individus. Joe Quesada joue le jeu et il reprend des idées de mise en page de Mack comme une portée de piano qui s'enroule sur la page avec des images des notions préoccupant le pianiste en lieu et place des notes de musique, une représentation des souvenirs d'enfant sous la forme de dessins d'enfant, des cases déconnectées en forme de pièces de puzzle, des styles graphiques très différents d'une séquence à l'autre (la magnifique improvisation de danse dans l'épisode 10), des motifs récurrents (l'empreinte de la main), etc. Joe Quesada, en dessinateur talentueux qu'il est, parvient à intégrer tous ces éléments tout en gardant son style très énergétique et légèrement cartoon. le résultat constitue une bande dessinée qui plane loin au dessus du niveau habituel des comics.

Pour être complet, il faut mentionner que l'épisode 12 est un bouche trou écrit par Joe Quesada et Jimmy Palmiotti et dessiné par Rob Haynes (dans un style simpliste absolument pas raccord avec les autres épisodes). Quesada et Palmiotti étire une séquence de combat en développant plusieurs figurants (plaisant mais totalement dispensable).

Cette histoire est émotionnellement très prenante grâce aux talents conjugués de David Mack et Joe Quesada. Pour les fans de Daredevil, il s'agit bien d'une histoire de ce héros qui a des conséquences à moyen terme sur un personnage en particulier. Pour les fans de David Mack, la narration est moins complexe que dans Kabuki, mais elle permet de mieux distinguer les composantes de son style narratif qui le rendent unique. David Mack a continué de développer le personnage de Maya Lopez dans Vision Quest, en réalisant le scénario et les illustrations.
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