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Critique de Manetheren


Sous les traits à l'encre d'un livre pour enfants se cache un conte universel qui apaisera, un peu, ceux qui doutent d'eux-mêmes, ceux qui se sentent seuls, ceux qui marchent sans vraiment savoir le long de quel chemin.

Un Enfant perdu rencontre dans les neiges froides une Taupe. Cette joyeuse créature lui montre comment transformer ses craintes en une force salvatrice, l'encourage à écouter ses rêves plus que ses craintes. L'un contre l'autre, ils partent en quête d'une maison.

"Oui, ça a des murs, un toit, une clochette sur la porte, et des gâteaux à toutes les fenêtres.
- Ça, je pense que c'est plutôt une boulangerie, dit l'enfant".

Au gré de leur voyage initiatique, ils croisent le chemin du Renard. Dur et taciturne, il se révèle avoir peu de confiance en lui. Souvent derrière ses compagnons, l'attention et l'amour qu'ils lui prodiguent pourtant le sortent de son mutisme. Enfin, les trois comparses rencontrent un quatrième drille : le Cheval. C'est un personnage mature qui prend de suite un rôle de mentor. Dans chaque planche, il irradie de sagesse. C'est peut-être parce qu'il est un être qui a beaucoup souffert, notamment des autres. Mackesy trouve d'ailleurs un savant équilibre, chaque personnage vient avec son vécu et ses failles.

"Tu es aimé, tu es important et ce que tu apportes à ce monde, toi seul peux l'apporter..."

Chaque planche silencieuse est un temps de respiration. Chaque doute exprimé, chaque blessure est contrebalancée par des éclairs d'espoir, de bienveillance.

Aux dessins, Charlie Mackesy fait un travail marqué par la fragilité, la tendresse, la lenteur. Les dessins paraissent éphémères, moments volés, sous notre regard. L'encre noir et les couleurs véhiculent la complexité des sentiments des personnages : solitude, déboussolement, doute. Pour avoir vu le dessin animé dont le livre est adapté, les planches retenues en restituent bien l'atmosphère.

"Perceval, c'est comme un gamin, et qu'est-ce que c'est la plus grande peur des gamins ?
- Je ne sais pas, l'ogre des collines ? La soupe de poisson ?
- Être abandonné."

Qu'en est-il de l'Enfant ? L'Enfant se remet en question et s'interroge sans cesse sur sa place. Ses questions sont le reflet de celles que nos petites carcasses confrontées aux épreuves de la vie se posent. Et la réponse du récit est que pour surmonter ces mille difficultés, il faut être capable d'accepter. Accepter sa différence comme le Cheval, accepter ses peurs comme la Taupe, accepter sa personnalité comme le Renard, accepter ses doutes comme l'Enfant.

"Rien ne vaut la gentillesse. Elle domine paisiblement tout le reste".

Je pense que j'ouvrirai ce livre à chaque fois que je me sentirai perdu, submergé par mes peines, doutes et peurs (autant dire que va falloir le garder sous la main). Vous pouvez le lire, l'offrir, l'offrir à un enfant, à un ami, à un inconnu. Dans tous les cas, il fera du bien.

Mais alors cette quête ? Sans trop en dire, ils ont trouvé ensemble leur maison.


Merci à Babelio et aux éditions Les Arènes (je vous aime, je crois que je vais bientôt redécorer mes murs avec toutes vos publications)
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