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Critique de Cricri124


" La Rivière du sixième jour est un livre de soleil et d'ombre, de doute et de certitude. Soleil de ces heures passées dans l'intimité d'une nature qui s'offre à qui l'aime et la connaît. Même ceux qui, a priori, ne sont pas séduits par le charme discret de la pêche à la ligne, se laisseront prendre à la poésie de ces parties de lancer où l'homme, devenu danseur au-dessus des torrents, joue comme au premier matin du monde avec l'eau, ses rêves, les leurres et les truites au dos noir dont il connaît le langage et les rites. "(Michèle Gazier - Préface) ... Pour ce qui est de l'ombre, je vous laisse découvrir par vous-même.

Vibrant hommage à la région de Missoula dans le Montana, à la nature, à la pêche à la mouche, et à l'amour fraternel, ce livre est avant tout une halte merveilleusement reposante, une oasis de dépaysement, une pause dans les souvenirs de l'auteur que la patine du temps préserve comme un trésor malgré l'érosion.

Norman Maclean, le narrateur, se souvient avec une tendre nostalgie de sa jeunesse, de sa famille, de son frère, qu'il admire sans parvenir à le comprendre, de leurs parties de pêches. Dans cette famille, pas très communicative, la pêche se vit comme une religion, une passion, un art de vivre et un art tout court. Truites arc-en-ciel et truites brunes s'y disputent la vedette dans un paysage majestueux au coeur des Rocheuses.

Il faut aimer les histoires aux rythmes immobiles, un peu hors du temps, qui semblent parler de tout et de rien (et de pêche à la mouche!), alors qu'elles ne parlent finalement que de l'essentiel. Beaucoup de petites réflexions sur la vie se cachent dans la quête et les gestes du pêcheur, et les descriptions de la nature.

Un récit très court d'une simplicité confondante. Des mots tout aussi simples, qui vibrent d'amour, enveloppent les silences, écoutent le temps qui s'écoule, se ressourcent dans les rivières, pour notre plus grand plaisir. Pour le mien en tout cas. Un étonnant et pur moment de détente arraché à la frénésie du temps.

Paru en 1976, ce livre, devenu un classique de la littérature américaine, a également inspiré en 1992 la très belle adaptation cinématographique réalisée par Robert Redford "A river runs throuh it" /"Et au milieu coule une rivière".

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