La fille idéale

Des personnages comme vous et moi qui se retrouvent projetés dans une situation qui les dépassent. Voilà ce que Gilly Macmillan nous offre avec La fille idéale, un excellent thriller sans vrais méchants mais avec des gens ordinaires aux sombres secrets. Comme dans un jeu de patience, les pièces se mettent en place l'une après l'autre. Les éléments, livrés avec parcimonie, s'imbriquent tel un puzzle dans lequel les indices diffusés au compte-gouttes, donnent toujours envie d'aller plus loin dans la lecture. J'ai beaucoup aimé la construction. Chaque chapitre est écrit à la première personne, personnage après personnage, ce qui leur donne une force et une densité toute particulière. L'alternance des points de vue est très intéressante. La tension monte rapidement en un huit clos familial dont les brèches s'ouvrent page après page. L'auteur pose un regard implacable sur la famille recomposée et ce qui en résulte. Les relations entre ses membres sont brossées avec subtilité et terriblement réalistes, une famille aisée prise au piège de son souci du paraître et qui, engluée sous un vernis de faux-semblants, est empêtrée dans ses névroses et ses hypocrisies. Une micro société dans laquelle chacun joue un rôle tel un scénario bien rodé. C'est bien écrit, très maîtrisé. Gilly Macmillan joue avec nos nerfs et malmène notre sens du jugement, puisque rien n'est jamais totalement immobile dans cet habile roman psychologique qui m'a beaucoup plu.