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Critique de iris29


C'est une étrange histoire, incroyablement originale que ce premier roman...
On est à Londres , en 1850, à la veille de l'Exposition universelle et les esprits s'échauffent... Louis, et ses amis peintres, aimeraient que leurs tableaux soient sélectionnés et qu'ils soient épargnés , et mieux : remarqués par les critiques d'art.
A quelques rues de leurs ateliers , deux adolescentes jumelles travaillent dans une boutique de poupées pour une vieille bique acariâtre, jusqu'à vingt heures par jour [ oui, vous avez bien lu ...]. L'une colle des cheveux pendant que l'autre met des couleurs sur les visages. Rose était la plus jolie jusqu'à ce que la petite vérole grêle son visage et Iris a une déformation de la clavicule. Elles fabriquent des poupées d'après photos de fillettes, certaines de leurs oeuvres sont destinées à être glissées dans des cercueils afin de tenir compagnie...
Afin d'échapper à cette atmosphère morbide, Iris rêve de devenir peintre, sans grand espoir....
A quelques rues de là, deux orphelins , un frère et une soeur, gagnent leurs vies comme ils le peuvent . La gamine se prostitue , tandis que le petit Albie, édenté(!), assemble quelques bouts de tissus pour Rose et Iris, ou ramasse des cadavres d'animaux pour un taxidermiste...
A quelques rues de leur insalubre logement, vit Silas , un taxidermiste qui espère qu' une de ses "oeuvres" sera retenue pour l'exposition universelle.
Et au milieu de toutes ces rues , le peintre Louis, trouve enfin un modèle pour son fameux tableau, tandis que Silas va développer une obsession, sous le regard inquiet du gamin des rues...Oh mon dieu, il ne fallait pas être pauvre , et encore moins orphelin dans Londres , à cette époque...
Entre le roman " Le Parfum "et "Oliver Twist " (et bien plus que cela ), ce livre installe un curieux climat ,à la fois clair et monstrueusement obscur ,qui finit en un suspens démentiel .
Odeurs de putréfaction, cadavres d'animaux, difformités, laideur, jalousie, obsessions mortifères, extrême pauvreté, solitude infinie, dureté de la vie, précarité, désespoir opposés à la beauté...
Celle de l'art, d'un amour naissant, de la sensualité, de la passion pour un métier.
Est-ce que cela suffit pour contrebalancer le malaise naissant de quelques passages ? Non.. [ Cette nuit, j'ai fait un cauchemar où il était question de souris...mais je suis une petite nature qui a une répulsion pour le métier de taxidermiste...]. Mais ça m'est égal. Ce roman vaut bien un mauvais rêve, parce qu'il a d'immenses qualités. Originalité, puissance évocatrice , énorme travail de documentation sur le Londres de cette époque. Alors, non, on en sort pas indemne et oui : on y pense longtemps après avoir refermé la dernière page. Signe d'un grand livre ? Signe d'un merveilleux objet de curiosité qui sera, sans nul doute, adapté sur grand écran. C'est un livre qu'on "voit, en même temps qu'on le dévore...
Et ce n'est qu'un premier roman, ladies and gentlemen...quel talent !

Challenge Plumes féminines
Challenge Mauvais genres
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