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Critique de IDDBD


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N'allez pas croire que Bouba est un personnage victime. Non. Il a cette énergie communicative et simple des utopistes persuadés de pouvoir rendre leurs rêves possibles. Malgré tout. Malgré les signes qui ne trompent pas, les discussions et les témoignages. Car Piero Macola travaille comme un documentariste. Sa «caméra graphique» filme Bouba en quasi-continue et fait entrer dans notre champ de vision une galerie hétéroclite de personnages au gré des pérégrinations de notre anti-héros. Des inconnus, des collègues, des gars de la conserverie, un ami ou un paumé allant de petits boulots en petits boulots. Même s'ils semblent être là par hasard, ces présences rendent le propos – sinon l'émotion – encore plus juste. Non seulement, cette galerie donne une lecture quasi-universelle à l'oeuvre, j'entends par là qu'un agriculteur, un ouvrier d'usine, un employé peuvent s'identifier ; mais en plus, par force de contraste, elle rend la solitude du personnage principal encore plus présente.

Pourtant Piero Macola ne cherche pas véritablement à dresser un portrait mais plutôt une ambiance. Car cet album brille par le ton si particulier de son traitement graphique. En effet, il joue énormément sur la lumière. Les couleurs sont dominés par un jaune-brun splendide qui rend à la fois une impression chaleur étouffante dominé par les sables marins. Son trait épais gagne en profondeur dans des plans larges, en particulier les plans d'horizons donc quelques lignes laissent deviner le profil de ses mastodontes qui lui gâchent la vue… et la vie. Bref, par l'utilisation de pastels (il me semble je ne suis pas un pro de la technique en dessin) il donne une texture particulière à ses dessins qui rappelle dans une certaine mesure le 5000km par seconde de Manuele Fior, autre artiste italien publié chez Atrabile (et prix du meilleur album en 2011). Cela créé une ambiance différente (méditerranéenne ?) traversant tout le récit, une sorte de troisième lieu entre la réalité et l'utopie. le travail est là, la vie est rude mais finalement, tout se passerait comme dans une espèce de rêve étrange, comme dans un poème un peu triste.
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Lien : http://www.iddbd.com/2012/04..
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