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Critique de Little_stranger


Un livre que j'ai saisi par hasard, mais j'avoue qu'entre la photo de couverture (cet oeil ouvert et ces longs cils qui m'ont fait bizarrement penser à une certaine scène d'Orange Mécanique) et l'éditeur Sonatine, je me suis retrouvée comme le chien de chasse qui repère une proie. Je ne l'ai pas regretté.
4 histoires se mêlent ici :
- celle de l'écrivain, Graeme Macrae Burnet (rigolo non, il a un nom en trois parties comme le psychanalyste ...) auquel on va adresser des cahiers, car il s'est intéressé au très étrange, sulfureux et charismatique Arthur Collins Braithwaite, psychanalyste partisan d'une nouvelle thérapie, d'une nouvelle façon d'aborder celui qui s'interroge sur lui-même.
- celle d'une jeune femme pleine d'avenir (études prestigieuses à Cambridge, esprit vif, petit copain délicieux), Veronica, 23 ans, suicidée. Je l'ai tout de suite vue Veronica, comme l'actrice Veronica Lake, glamour, blonde, la mèche en zig-zag impossible à reproduire sans 3 heures de brushing.
- celle de sa soeur, la surprenante et complexe "Rebecca Smyth" (ce prénom Rebecca ne semble pas un hasard car dans le roman éponyme de du Maurier, elle occupe tout le livre par sa mort, sa beauté, son charme et sa dangerosité), dont je n'ai pas trouvé le prénom dans le roman. Elle est un puzzle dans un labyrinthe. Elle semble être inexistante, mais elle est là, elle observe. Elle voit mourir sa mère lors d'une promenade sur les falaises, elle dérobe des petites choses dans les grands magasins, elle exerce un métier de secrétaire auprès d'un agent de spectacle (M. Brownlee) totalement ringards, elle a une perception du monde et d'elle-même, déformé. Elle n'arrive pas à communiquer avec son père, qui s'entendait si bien avec Veronica.
- celle d'Arthur Collins Braithwaite, l'enfant, le jeune homme, son milieu social (entreprise familiale construite par papa, réussite sociale certes, mais pas intellectuelle), ses études à Oxford, son séjour en France. Collins Braithwaite était aussi écrivain et Veronica y apparaît dans un de ses écrits, sous le pseudonyme transparent de Dorothy et sa soeur est persuadée que le psychanalyste est responsable du suicide de cette dernière.
Ce drôle de roman, intriguant au possible, nous entraîne dans une spirale : celle du temps, celle de l'individu. Veronica n'est qu'un prétexte, la patiente est Rebecca Smyth, une patiente qui ne sait plus bien qui elle est ou même si elle a jamais été quelqu'un pour ses parents, sa soeur ou elle même. Gabriel Garcia Marquez disait : "Nous avons 3 vies : une vie publique, une vie privée et une vie secrète". Qu'est ce qui se passe quand deux imposteurs se rencontrent, même et surtout si ils sont intelligents ? Un roman à découvrir vraiment
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