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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes dans un campement tzigane où vivent, dans une grande précarité, des gens d'origines diverses. Un homme vient de mourir, tué à l'arme blanche. Dans une sorte de flottement précédent son départ vers d'autres cieux, il se remémore son arrivée au campement, un soir, avec son camion et dix cartons auxquels il tient particulièrement. Il n'a pas été accueilli les bras ouverts. On l'a regardé avec méfiance, surtout quand il a dévoilé le contenu de ses cartons : ce qu'il reste d'un cirque… Bien vite il a sympathisé avec les enfants du camp, s'est mis à leur raconter l'histoire de sa famille, indissociable de celle des précieux cartons.



On ne peut pas parler de ce livre sans évoquer son écriture, très particulière puisque s'insèrent dans le texte des phrases et des mots d'autres langues (hongroises, roumaines, albanaises). Des mots que nous ne connaissons pas mais qui ne gênent en rien la compréhension du texte et lui donnent une musicalité particulière.

Comme les enfants, le lecteur est suspendu aux lèvres du conteur qui relate peu à peu la l'histoire de la famille, déportée dans un camp de concentration durant la seconde guerre mondiale. Il y a beaucoup d'allers et retours entre le passé et le présent et ce n'est que peu à peu que nous reconstituons l'histoire de Branko et ce qui l'a amené à fuir son pays d'origine. Entre temps, nous découvrons la vie du camp, ou plutôt la survie car la misère et la pauvreté sont criantes. C'est une histoire triste mais pas désespérée. Branko n'a pas trahi les siens, il a fait ce qu'il considérait de son devoir et quitte ce monde apaisé. La fin nous montre que le cirque n'est pas mort avec lui...

Un beau conte des temps modernes sur la mémoire et la transmission.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Roman lu en 2010. Je découvre que je n'avais pas rentré mon appréciation.
En fond de décor, une ville, seulement suggérée par la silhouette des grandes bâtisses, par les phares et les moteurs des voitures qui courent sur la bretelle d'autoroute.
Tout autour, la boue, les déchets, le bourbier à ciel ouvert, les fantômes éventrés des vieilles usines qui assiègent le camp des nomades.
C'est là que s'arrête,durant l'hiver de la grande pluie, Branko Hrabal, au volant d'un camion chargé de cartons, persuadé de pouvoir trouver un espace où s'installer.
Mais ce n'est pas si simple, même un camp de nomades est un creuset de réalités multiples et peu compatibles. Exactement comme la société qui l'entoure. Et, comme cette dernière, un camp de pouvoir avec ses règles et une hiérarchie aux quelles se soumettre et dans lequel prévalent l'agressivité et l'exclusion_ du moins au début_ de l'autre.
L'orgueil imposerait de rebrousser chemin, mais il y a les yeux des gamins, leur curiosité pour ce que Branko leur a annoncé : un cirque;
C'est à travers le cirque que l'homme pourra raconter l'histoire dramatique de son grand-père.

ce roman se passe au centre d'un monde interculturel où les langues de la nouvelle génération ont un rôle important.
Il raconte le partage de personnes d'ethnies différentes qui doivent se confronter et mesurer ce qui les unit et non ce qui les divises.
Le développement narratif est solide et bien construit; l'écriture à la fois forte et légère. le cirque est comme une métaphore, unique moyen pour dire le drame.
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J'ai aimé :
Le cadre inhabituel qu'est le campement. Là vivent des gens d'origines diverses, roumains, albanais, tchèques, roms, hongrois... Débrouille, récup, codes et cassures juxtaposées... Miléna Magnani nous immerge dans ce monde, et le mélange des langues y est certainement pour beaucoup, car, ici, pas de notes de traductions, non, les expressions des uns, des autres, ne sont jamais traduites, pas toujours comprises, et pourtant étonnament comprises...

J'ai aimé le visage de la petite Senija, son regard attentif,

J'ai aimé l'histoire que conte Branko, histoire mal connue d'un peuple broyé par cette autre Histoire.
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Branko est arrivé dans un campement tsigane un soir, prétendant apporter avec lui un cirque, contenu dans 10 cartons.

Au moment où le roman commence, il vient de mourrir, assassiné. Pourtant, il continue à voir tout ce qui se passe, à tout entendre de la vie du camp et de l'agitation autour de son corps.

Avant de partir définitivement, il est pris d'un sentiment d'urgence, il lui faut dérouler le fil de son histoire, afin de la sauver de l'oubli qui la menace.

Alors peu à peu, entre les événements qui suivent la découverte de son corps (arrivée de la police, interrogatoires, déplacement à la morgue, préparatifs de l'enterrement etc...), Branko cherche dans sa mémoire et dévoile son histoire, comme il l'a racontée aux enfants du camp au fil des soirées, serrés dans le froid et le noir, avec pour bruits de fonds la vie du camp, teintée de violence, et la misère.

Il raconte l'histoire de ce cirque, qui a eu ses heures de gloire, avant de se retrouver face à l'horreur lors de l'extermination des roms pendant la seconde guerre mondiale. Sans concessions, Branko raconte tout aux enfants, et leur demande de l'aider à sauvegarder ce qui reste du cirque, malgré la méfiance du chef du camp Askan.

Il s'agit d'un roman qui contient beaucoup d'humanité et d'espoir malgré la gravité des événements racontés, la misère et la violence qui sont décrites. Loin des clichés, l'auteur amène le lecteur au milieu de ce camp aux multiples ethnies. Hongrois, roumains, albanais, tchèques vivent et parlent dans des langues différentes. A travers ce cirque, c'est un espoir commun qui renaît, et cette renaissance est magnifiquement transmise dans ce roman.

Des personnages très humains, des récits prenants, beaucoup de dialogues rendent la lecture vivante et agréable.
J'ai aimé la construction décousue du récit, et j'ai été très touchée par ce sujet peu traité dans la littérature. C'est une belle découverte que je vous conseille vivement !

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