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Critique de JeffreyLeePierre


Ce livre est à la fois un cri contre la dictature qu'était devenue l'Égypte de 1967 et une lamentation, le deuil des espoirs nés de la révolution de 1952 (*).

Illustré par une petite société de quelques personnages emblématiques, dont les histoires sont suivies par un narrateur qui reste moins engagé.

On voit ainsi comment la fougue et les idéaux de la jeunesse sont brisés par une répression aveugle. Entraînant malheur pour leurs proches et désillusion pour les autres personnages plus âgés.

Par une histoire très courte et apparemment très simple, il tape au coeur d'émotions fondamentales : l'amour, le pouvoir, l'avidité, le reniement, l'incommunicabilité.

La position du narrateur et la progression de l'intrigue par des dialogues rendent le récit extrêmement efficace. Ni développements psychologiques barbants, ni pathos exagéré.


C'est le premier Mahfouz que je lis qui allie son écriture simple et lumineuse (celle que je croyais réservée à ses ouvrages se déroulant dans un contexte historique ancien) à la chronique et critique de la société égyptienne contemporaine (dans des romans que je trouve habituellement plus lourd à lire).
J'adore.

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(*) Étonnant qu'il ait pu paraître en 1974 et être adapté au cinéma en 1975 dans l'Égypte d'Anouar El Sadate qui, s'il a fait basculer le pays de la sphère soviétique à l'influence américaine, était resté un héritier du régime nassérien. Il faut croire qu'il y a eu une relative libéralisation de la parole à cette époque, peut-être parce que la répression s'y recentrait sur les seuls islamistes.
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