AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de oiseaulire


Nous sommes en 1943. Dans une rue autrefois huppée du Caire, l'impasse du Mortier, considérablement appauvrie, mais point miséreuse, toute une humanité se côtoie, se frotte, s'exaspère autour de son centre, le café, où se réunissent tous les hommes du quartier, tandis que les femmes, depuis leurs maisons, règlent les transactions de la vie quotidienne, telles que mariages et perceptions de loyers, tout en surveillant depuis leurs fenêtres leurs dignes ou indignes époux.
Des drames secouent ce "passage des miracles" : certains mourront d'amour, des hommes d'affaires s'aigriront, des pilleurs de tombes connaîtront la prison, des jeunes hommes s'engageront en renfort des troupes anglaises tandis que de jeunes ambitieuses, trop orgueilleuses et sûres d'elles, tomberont entre les mains de proxénètes. On y croisera aussi un authentique sage, un cabaretier amateur de jeunes garçons, des maris battus, un dentiste autodidacte et même un roi des mendiants.
Ce livre m'a beaucoup fait penser au film Fellini Roma : il s'en dégage la même vitalité d'une humanité joyeuse, souffrante et indulgente aux vices d'autrui.
Pourtant, même si je reconnais toutes les qualités du roman, (Naguib Mahfouz a une plume magnifique et le livre est rudement bien ficelé), quelque chose retient mon adhésion, la même chose qu'avec Fellini Roma : trop d'exubérance, de pittoresque, d'agitation. Trop haut en couleur.
Toute cette chaleur humaine me laisse dubitative : le dessein de l'auteur de nous abreuver du lait de la tendresse humaine est trop visible. Et je récalcitre. Et je tire sur le licou comme une ânesse qui refuse d'avancer sur le sentier balisé.
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}