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Critique de Lespetiteschroniquesdemarie


Cela parlera peut-être à certains mais l'ambiance glaçante et angoissante de cette bd m'a fait penser à celle de Mon ami Dahmer (pour la fascination du morbide), mais aussi à celle très oppressante du film Gone girl de David Fincher (pour le suspense) qui m'avait bien retournée.

Dans une ville X plutôt paisible en bord de mer, deux adolescentes, Jennifer et Debra, sont retrouvées mortes. "Le batteur fou", un serial killer muni d'une batte de base-ball, le visage masqué par une casquette, sème un vent de panique en tuant au gré de ses rencontres. Cette série de meurtres va avoir un impact sur les vies de Dan, Pola, Ralf, Laurie...

Ce roman graphique monochrome a reçu le prix des Inrocks de la bandedessinee. Et c'est clairement mérité! le dessin y tient une place prépondérante par rapport à l'écrit : très peu de mots pour expliquer les maux d'adolescents qui se cherchent mais qui ne se trouvent pas. Est-ce aussi à cause de cette absence de dialogue entre eux, avec leurs parents (soit démissionnaire, soit castrateur) qu'arrivent tous ces terribles événements ?

L'entaille montre la noirceur de la nature humaine, en soulignant le manque d'empathie des adolescents. Chaque être humain a des pulsions plus ou moins avouables. Envie de liberté pour Pola qui rêve d'une autre vie et qui connaît certaines vérités. Goût prononcé du morbide pour Dan l'introverti. Désir incontrôlable de tuer pour ce serial-killer insaisissable. Libidos sans conscience pour Lars et sa bande de copains avec le viol en groupe. Finalement, qui a l'attitude la plus blâmable?

Le dessin monochrome retranscrit parfaitement les doutes, les peurs enfouies, les envies inassouvies. Les jeux d'ombres et lumières mettent l'accent sur les attitudes, des visages quelque fois sans expressions.Certains cases sans texte fonctionnent comme des arrêts sur images et mettent l'accent sur des gestes, des objets qui prennent leur sens au fil de l'intrigue. de surcroît, les cases de cette bd ne sont pas séparées ce qui génère une tension montant crescendo comme dans les films d'Hitchcock.

Une fois la bd refermée, j'ai continué de m'interroger sur le fait qu'on ne connaît pas toujours ceux qui nous entourent.
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