Leur histoire

Nadèja est une jeune femme bien insérée socialement mais qui ne sait ni lire ni écrire. Victime d'une sorte de phobie, elle a stoppé son apprentissage à l'âge de six ans, avant la mort de sa grand-mère. Mère célibataire, elle a transmis inconsciemment cette peur des mots à sa fille. Celle-ci n'est pas muette mais jamais aucun son n'est sorti de sa bouche, ce qui lui vaut d'être malmenée par ses camarades d'école. Nadèja doit alors l'inscrire dans un institut pour sourds-muets où un éducateur bienveillant va aider la fillette et sa maman à surmonter leur blocage pour enfin grandir.

Je n'ai pas trouvé cette histoire particulièrement crédible à bien des points de vue mais j'ai apprécié le portrait de cette femme fragile, enfermée dans un sentiment de détresse et de solitude dans lequel elle emprisonne aussi sa fille. En ne sachant pas se débarrasser des peurs véhiculées par l'histoire familiale, elle garde un pied sur le rivage de l'enfance, incapable de faire le pas qui la sortira de là. Un roman sur la transmission, facile à lire et agréablement nourri de références aux contes slaves.