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Critique de Dandine


Elles sont deux, qui me traitent en ami pour mieux m'enbobiner. Elles me lancent un hamecon en forme de critique, et moi con que je suis je mords tout de suite dedans (hame hame, con). Et derriere leur sourire a peine esqisse elles suivent de pres mon entortillement autour de ce texte qui enregistre les etapes de ma degringolade, du suicide de mon ego, le deboulement de mon effigie conquerante du piedestal qui l'avait toujours soutenue, pour me retrouver la tete et le coeur dans un ruisseau boueux, pleurnichant, quemandant une pitie que je ne fais meme pas, essayant de me relever a grand-peine, pour marcher tordu a jamais, le regard baisse, la bite molle. Elles jubilent.


Mais elles se trompent. Parce que ma crise de la quarantaine, je ne m'en rappelle plus. Si j'ai laisse au bahut mes habits de conquete, j'ai endosse ceux de l'association. Et je crane avec. N'ayant jamais reussi un look de jeune premier, j'arbore fierement celui de vieux dernier. Sans grands tourments, sans grand talent, devenu vieux sans etre adulte. Et elles feraient mieux de se mefier, car c'est toujours la tendre guerre, de l'aube grise jusqu'a la fin des tours, trois petits tours d'approche, trois petits tours de valse, trois petits tours indecis et le piege peut se fermer, les laissant s'empetrer dans mon reseau virtuel. J'ai mis a la consigne mon surplus de machisme arrogant mais, n'ayant jamais eu de drapeau, je ne leve pas le blanc. Je chancele, je titube, mais je continue ma marche hesitante. Pas seul mais entre d'autres, avec d'autres. Un peu courbe, oui, un peu courbature, mais encore fier en fait, et le temps me fait cortege, encore une fois sans grands tourments.


J'ai emprunte des mots a Brel, en l'ecorchant, pour pouvoir dire: je vous aime encore, vous savez, mes amies, je vous aime, malgre les lectures que vous m'imposez, grace aux lectures que vous me proposez, comme celle de ce livre, qui est un peu douloureux et plein d'espoir, qui est tendre et serieux et drole, le roman d'une crise existentielle, le roman d'un voyage au centre du moi, un voyage geographiquement court, de Buenos Aires a Montevideo, mais qui colporte le lecteur a mille lieues sous les apparences, qui le projette en mille lieux, tous loin de son ancien ego (c'est bon aussi pour la lectrice) tout en le faisant sourire. Un beau voyage.


P.S. Je me demande: mes amies ont elles apprecie autant que moi les references (les citations) au football uruguayien?

N. B. Ce P.S. sent le bon parfum des residus de mon machisme. Comme disait un voisin gitan: Pero que pehte mah guena! Quelle bonne puanteur!
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