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Citations sur Voyage autour de ma chambre (63)

J’ai dit que j’aimais singulièrement à méditer dans la douce chaleur de mon lit et que sa couleur agréable contribue beaucoup au plaisir que j’y trouve.
Pour me procurer ce plaisir mon domestique a reçu l’ordre d’entrer dans ma chambre une demi-heure avant celle où j’ai résolu de me lever.
Je l’entends marcher légèrement et tripoter dans ma chambre avec discrétion, et ce bruit me donne l’agrément de me sentir sommeiller : plaisir délicat et inconnu de bien des gens.
On est assez éveillé pour s’apercevoir qu’on ne l’est pas tout à fait et pour calculer confusément que l’heure des affaires et des ennuis est encore dans le sablier du temps.
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Le plaisir qu'on trouve à voyager dans sa chambre est à l'abri de la jalousie inquiète des hommes ; il est indépendant de la fortune.
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Entre ces deux tiroirs est un enfoncement où je jette les lettres à mesure que je les reçois ; on trouve là toutes celles que j’ai reçues depuis dix ans ; les plus anciennes sont rangées selon leur date, en plusieurs paquets ; les nouvelles sont pêle-mêle ; il m’en reste plusieurs qui datent de ma première jeunesse. (p. 30).
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Les heures glissent alors sur vous, et tombent en silence dans l’éternité, sans vous faire sentir leur triste passage. (p. 8)
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- Heureux celui qui trouve un ami dont le coeur et l'esprit lui conviennent, un ami qui s'unisse à lui par une conformité de goûts, de sentiments et de connaissances ; un ami qui ne soit pas tourmenté par l'ambition ou l'intérêt ; - qui préfère l'ombre d'un arbre à la pompe d'une Cour ! - Heureux celui qui possède un ami !
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Je voudrais que cette page de mon livre fût connue de tout l'univers je voudrais qu'on sût que, dans cette ville où tout respire l'opulence, une foule de malheureux dorment découvert, la tête appuyée sur une borne ou le seuil d'un palais.
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Les heures glissent alors sur vous, et tombent en silence dans l'éternité, sans vous faire sentir leur triste passage.
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CHAPITRE XX.

Les murs de ma chambre sont garnis d’estampes et de tableaux qui l’embellissent singulièrement. Je voudrais de tout mon cœur les faire examiner au lecteur les uns après les autres, pour l’amuser et le distraire le long du chemin que nous devons encore parcourir pour arriver à mon bureau ; mais il est aussi impossible d’expliquer clairement un tableau que de faire un portrait ressemblant d’après une description.

Quelle émotion n’éprouverait-il pas, par exemple, en contemplant la première estampe qui se présente aux regards ! — Il y verrait la malheureuse Charlotte, essuyant lentement et d’une main tremblante les pistolets d’Albert[5]. — De noirs pressentiments et toutes les angoisses de l’amour sans espoir et sans consolation sont empreints sur sa physionomie ; tandis que le froid Albert, entouré de sacs de procès et de vieux papiers de toute espèce, se tourne froidement pour souhaiter un bon voyage à son ami. Combien de fois n’ai-je pas été tenté de briser la glace qui couvre cette estampe, pour arracher cet Albert de sa table, pour le mettre en pièces, le fouler aux pieds ! Mais il restera toujours trop d’Alberts en ce monde. Quel est l’homme sensible qui n’a pas le sien, avec lequel il est obligé de vivre, et contre lequel les épanchements de l’âme, les douces émotions du cœur et les élans de l’imagination vont se briser comme les flots sur les rochers ? Heureux celui qui trouve un ami dont le cœur et l’esprit lui conviennent ; un ami qui s’unisse à lui par une conformité de goûts, de sentiments et de connaissances ; un ami qui ne soit pas tourmenté par l’ambition ou l’intérêt ; — qui préfère l’ombre d’un arbre à la pompe d’une cour !

Heureux celui qui possède un ami !
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CHAPITRE XIX.

« Morbleu ! lui dis-je un jour, c’est pour la troisième fois que je vous ordonne de m’acheter une brosse ! Quelle tête ! quel animal ! »

Il ne répondit pas un mot : il n’avait rien répondu la veille à une pareille incartade. « Il est si exact ! » disais-je. Je n’y concevais rien.

« Allez chercher un linge pour nettoyer mes souliers, » lui dis-je en colère. Pendant qu’il allait, je me repentais de l’avoir ainsi brusqué. Mon courroux passa tout à fait lorsque je vis le soin avec lequel il tâchait d’ôter la poussière de mes souliers sans toucher mes bas : j’appuyai ma main sur lui en signe de réconciliation. — « Quoi ! dis-je alors en moi-même, il y a donc des hommes qui décrottent les souliers des autres pour de l’argent ? » Ce mot d’argent fut un trait de lumière qui vint m’éclairer. Je me ressouvins tout à coup qu’il y avait longtemps que je n’en avais point donné à mon domestique.

« Joannetti, lui dis-je en retirant mon pied, avez-vous de l’argent ? »

Un demi-sourire de justification parut sur ses lèvres à cette demande. — « Non, monsieur ; il y a huit jours que je n’ai pas un sou ; j’ai dépensé tout ce qui m’appartenait pour vos petites emplettes.

« — Et la brosse ? C’est sans doute pour cela ? »

Il sourit encore. — Il aurait pu dire à son maître : « Non, je ne suis point une tête vide, un animal, comme vous avez eu la cruauté de le dire à votre fidèle serviteur. Payez-moi 23 livres 10 sous 4 deniers que vous me devez, et je vous achèterai votre brosse. » — Il se laissa maltraiter injustement plutôt que d’exposer son maître à rougir de sa colère.

Que le ciel le bénisse ! Philosophes, chrétiens, avez-vous lu ?

« Tiens, Joannetti, lui dis-je, tiens, cours acheter la brosse.

« — Mais, monsieur, voulez-vous rester ainsi avec un soulier blanc et l’autre noir ?

« — Va, te dis-je, acheter la brosse ; laisse, laisse cette poussière sur mon soulier. »

Il sortit ; je pris le linge et je nettoyai délicieusement mon soulier gauche, sur lequel je laissai tomber une larme de repentir.
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CHAPITRE XVIII.

Nous avons laissé Joannetti dans l’attitude de l’étonnement, immobile devant moi, attendant la fin de la sublime explication que j’avais commencée.

Lorsqu’il me vit enfoncer tout à coup la tête dans ma robe de chambre, et finir ainsi mon explication, il ne douta pas un instant que je ne fusse resté court faute de bonnes raisons, et de m’avoir, par conséquent, terrassé par la difficulté qu’il m’avait proposée.

Malgré la supériorité qu’il en acquérait sur moi, il ne sentit pas le moindre mouvement d’orgueil, et ne chercha point à profiter de son avantage. — Après un petit moment de silence, il prit le portrait, le remit à sa place, et se retira légèrement sur la pointe du pied. — Il sentait bien que sa présence était une espèce d’humiliation pour moi, et sa délicatesse lui suggéra de se retirer sans m’en laisser apercevoir. — Sa conduite, dans cette occasion, m’intéressa vivement et le plaça toujours plus avant dans mon cœur. Il aura sans doute une place dans celui du lecteur ; et s’il en est quelqu’un assez insensible pour la lui refuser après avoir lu le chapitre suivant, le ciel lui a sans doute donné un cœur de marbre.
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