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Critique de Foufoubella


Presque un coup de coeur

J'avais sélectionné ce roman dans le cadre de la masse critique de janvier pour plusieurs raisons: parce qu'il se déroule à Londres, ville que j'aime beaucoup, parce que nous suivons le quotidien d'une famille, et aussi pour son petit côté Un jour sans fin puisque notre héroïne, Emma, est condamnée à revivre inlassablement le même jour alors que franchement, ce jour-là, elle préférerait l'oublier. Alors ça a un côté un peu "casse-gueule" car si l'auteur s'y prend mal, ce genre d'histoire peut vite devenir indigeste.

Lorsque le livre est arrivé dans ma boîte aux lettres, j'ai grimacé car la couverture, que je n'avais pas bien vue sur mon ordinateur, fait un peu trop feel-good à mon goût, en tout cas ne me plaît pas. J'ai eu peur d'être embarquée dans une histoire un peu mièvre. Puis, très vite, je remarque le nom de la traductrice, Laura Derajinski, et là, je pousse un gros "ouf" car j'aime beaucoup son travail (c'est notamment la traductrice des oeuvres de David Vann et elle fait un super boulot).

Et alors, j'entame le roman, et j'ai assez vite été embarquée, par la plume vive, alerte, rythmée, et par l'histoire en elle-même qui s'inscrit bien dans l'air du temps. Mais, je dois avouer, que c'est vraiment les 150 dernières pages qui ont transformé cette lecture de "divertissante et plaisante" à "mais là je frôle le coup de coeur", je n'ai pas pu m'arrêter avant d'avoir le fin mot de l'histoire. Et pourquoi donc? Parce que Cesca Major est parvenue à éviter les écueils du genre (le fameux engluement) et à rendre ses personnages vivants. A aucun moment je n'ai ressenti qu'Emma revivait la même journée (et pourtant les répétitions sont inévitables), je suis restée à ses côtés tout le long, à trembler avec elle, à m'énerver avec elle, à espérer avec elle. J'ai refermé le livre, les larmes presque aux yeux (et ce "presque" est important car si elles avaient roulé, cela aurait été un coup de coeur).

Le procédé narratif est plaisant, entre le présent cauchemardesque que vit Emma et le retour sur son histoire d'amour avec Dan, en filigrane. C'est suffisamment rythmé et bien amené pour donner de l'épaisseur à l'histoire.
Pourtant, ce roman est perfectible, l'autrice a voulu trop en faire à certains moments, je pense notamment à une petite intrigue dans l'intrigue principale qui n'apporte pas grand chose selon moi, mais, au final, ce n'est pas bien grave.

Quant à la fin, la fin, la toute dernière phrase... je vous laisse découvrir.

En bref, un roman avec lequel j'ai passé un très bon moment et qui aborde des sujets de notre époque (charge mentale, réussite sociale) et intemporels (le deuil et la famille). Un peu de chaleur, d'humanité et une pointe d'humour dans ce monte brutal. Et je salue le travail de Laura Derajinski, la traductrice, qui, encore une fois, ne m'a pas déçue.

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Cherche midi pour l'envoi de ce roman
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